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High-tech - low brain

SANS | publié le : 05.03.2002 |

Pour bien vivre dans un monde interconnecté, mieux vaut être high-tech. Pour l'heure, le résultat n'est pas toujours probant : même dotées des meilleurs outils, les personnes continuent de crouler sous la tâche. Serions-nous high- tech - low brain, avec un logiciel de pensée qui n'a pas évolué au rythme de la technologie ? En tout cas, devant la profusion d'informations, d'e-mails et d'exigences issus de tous horizons, on ne sait plus où donner de la tête. D'ailleurs, plus on a de conscience professionnelle, plus on souffre. Car on voit ce qui n'est pas fait, ce qu'il reste à accomplir... et on se désole.

La vie des réseaux est ainsi : chaque année, nous avons davantage de contacts, clients, partenaires, sollicitations de toutes sortes. Dans une entreprise en bonne santé, les liens se multiplient inexorablement.

Alors, arrêter ce flot d'interactions ? Utopie complète. Canaliser le débit ? Illusoire. Raisonner différemment ? Certainement.

L'époque où nous avions le temps de tout finir est révolue. Etre une personne efficace ne signifie plus tout faire mais agir sur l'essentiel. « Parmi tout ce que j'ai à réaliser cette semaine et en intégrant les urgences, quel est le plus important ? » C'est ce qu'on appelle raisonner par priorités et non en tâches à effectuer. Forcément, c'est frustrant. Mais où est l'alternative : crouler sous la tâche dans un désarroi grandissant parce que l'on voudrait "tout bien faire" ou commencer à muter vers le monde de demain ? Inutile pour les managers de détailler davantage les plans d'actions ou d'insister sur les exigences attendues. L'angoisse des collaborateurs ne fait qu'augmenter car ils sentent bien qu'ils n'y arriveront pas. D'où la réaction de défense classique : lister les moyens dont on a besoin pour réussir. Davantage de budget, un meilleur équipement, du temps, du personnel supplémentaire, bref des ressources en plus.

La leçon de l'expérience est claire : nous ne raisonnons toujours pas par priorités. Par ses sollicitations multiples et disparates, le monde actuel met en sourdine l'essentiel. Le monde de demain doit au contraire l'extraire du quotidien pour le mettre en vedette. L'écart culturel est énorme. Cela signifie se rappeler fréquemment les buts que l'on poursuit, partager ensemble un "pourquoi" (l'ambition que l'on nourrit et la destination que l'on vise) au lieu de se crisper sur le "comment". On accepte toujours beaucoup mieux l'inconfort quand on possède un sens. Un sportif est capable d'endurer des entraînements herculéens lorsqu'il veut gagner un championnat. Un musicien fait des gammes pendant des heures pour maîtriser son art. De même, un collaborateur accepte de se donner à fond s'il est motivé par le futur que l'on veut atteindre.

Le logiciel de pensée qui convient au monde de demain n'est pas une machine à détailler l'action mais un phare puissant pour éclairer le futur. L'entreprise high-tech - high brain, c'est possible.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise, à Paris.

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