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« Les DRH doivent prouver qu'elles créent de la valeur »

SANS | publié le : 26.02.2002 |

E & C : De plus en plus, les services RH de grands groupes se positionnent en offreurs de services. Comment analysez-vous cette évolution ?

J.-M. P. : Les RH se trouvent aujourd'hui en demeure de prouver qu'elles créent de la valeur. Cette approche, conjuguée à celle du modèle client-fournisseur développé dans les années 90, conduit à cette politique de prestataire et d'accompagnateur RH pour les managers opérationnels.

En interne, la mutualisation de compétences au sein de libres-services RH (LSRH) permet aussi d'introduire de la personnalisation dans le système, ce qui est perçu par les salariés comme un signe de reconnaissance fort.

E &C : Dans certains cas, les prestations RH se facturent...

J.-M. P. : Une conséquence logique de cette évolution, mais elle a ses limites. La facturation en interne autorise à faire des comparaisons avec l'externe et elle peut offrir au client le droit de choisir une offre externe. Par la suite, cela peut poser le problème du contrôle par le service RH de ce qui est acheté, du référencement par un service RH central.

La centralisation de la fonction achat au niveau des ressources humaines génère des risques de surcoûts et de processus opaques. Quant à la facturation vers l'externe, elle se justifie souvent quand on a vocation à devenir soit même externe, dans une logique d'essaimage. Ou pour conserver en interne un instrument qu'on s'efforce de rentabiliser en le commercialisant à l'extérieur.

E &C : Le mouvement d'externalisation de la fonction RH vous semble-t-il irréversible ?

J.-M. P. : Ce qui est sûr, c'est que toutes les directions réfléchissent au sujet. Une partie ont franchi le pas pour certaines tâches. Mais aujourd'hui, certaines en- treprises se demandent si elles peuvent faire aussi bien que des prestataires, mais en interne. Elles réinternalisent alors que d'autres externalisent. D'autre part, toutes regardent de plus en plus près le coût d'une réduction d'effectifs, y compris pour l'image de l'entreprise. Il est probable que certaines conservent en interne, pour encore cinq ou six ans, des prestations qu'elles externaliseront ensuite en profitant du départ naturel des baby-boomers.