F iat a entamé, l'an dernier, un virage d'importance en se diversifiant vers les services. « La création de notre sous-holding Business Solutions part d'un principe simple : mettre à disposition d'autres entreprises les compétences acquises en interne », explique la direction du plus grand groupe industriel italien.

Fiat, qui compte près de 224 000 salariés dans le monde, a évidemment investi tous azimuts le champ des ressources humaines.

Ainsi, sa filiale Human Resources Services (HRS) a été constituée en janvier 2001 pour proposer des services de gestion technique et comptable du personnel. Si elle compte Fiat et ses filiales parmi ses clients, elle travaille pour d'autres, comme Als- tom ou Electrolux Zanussi. HRS offre aux entreprises de gérer à leur place les présences des salariés, la paie ou les notes de frais, et fournit une assistance juridique en cas de restructurations (fusions, scissions). La dimension de HRS est considérable : elle compte 650 salariés, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 41 millions d'euros, est présente sur huit pays dont la France, et gère 210 000 personnes !

Fort de ses trente ans d'expérience, Fiat a également ouvert ses services de formation. « Notre filiale Isvor Knowledge System (IKS) est la seule société italienne de formation qui conjugue les capacités et les compétences de type technico-industriel et celles de type organisation et management », revendique même Fiat. IKS a elle-même réalisé des acquisitions de sociétés spécialisées, et fournit aujourd'hui tous les types de formation, à destination des sociétés industrielles ou tertiaires et des administrations - elle a même travaillé pour les carabiniers !

La structure est très réduite - 20 personnes- mais IKS peut compter sur 140 formateurs à temps plein et un réseau de 1 200 formateurs collaborateurs dans 15 pays. Elle a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 14 millions d'euros, pour plus de 66 000 journées de formation.

Fiat est également présent dans le travail intérimaire : le groupe a pris le contrôle de la société italienne Worknet, qui travaille, elle, essentiellement pour des tiers. « Fiat ne devra jamais représenter une part significative de notre chiffre d'affaires. Si le groupe est entré dans ce secteur, c'est parce qu'il croit en ses possibilités de développement », affirme même le président de Worknet, Guido Angelantoni. En décembre dernier, Worknet comptait 119 filiales opérationnelles et elle a envoyé en mission, sur toute l'année dernière, 32 000 personnes.

Enfin, le groupe de Turin vient de constituer en société son centre de sélection du personnel, rebaptisé Pharos. Il s'occupe essentiellement des cadres et dirigeants et réalise environ 5 000 recrutements par an dans le monde entier pour le groupe Fiat. Depuis un mois, Pharos a obtenu l'autorisation ministérielle de se constituer en société de placement - les ANPE italiennes ont perdu leur monopole voilà plusieurs années - et pourra ainsi opérer sur le marché du recrutement.

Si Fiat a ainsi filialisé tous les aspects les plus techniques, il n'entend pas aller plus loin : « Les stratégies et les grandes orientations en termes de RH ou de formation restent du ressort exclusif de Fiat et ne seront pas externalisées », précise le groupe.

Effectif mondial : 224 000 personnes.

Chiffre d'affaires 2000 : 57,555 milliards d'euros.

Nombre de voitures vendues en 2000 : 2,4 millions.