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Les "Marks" disent non aux Galeries Lafayette

SANS | publié le : 12.02.2002 |

Ont-ils raison ? Ont-ils tort ? Dix mois après l'annonce de la fermeture de l'enseigne britannique, l'histoire des Marks & Spencer prend fin. Au moins 80 % des quelque 1 500 ex-salariés de l'entreprise ont choisi de toucher la prime de licenciement plutôt que de rejoindre le groupe Galeries Lafayette et ses enseignes partenaires (H & M, C & A, Fnac et Virgin). Ils sont partis avec une prime d'environ un mois et demi de salaire par année travaillée. Une somme incitative dans cette entreprise où l'ancienneté est de huit à dix ans.

Les Galeries Lafayette s'é- taient pourtant engagées à reprendre l'ensemble du personnel. Mais seules 300 personnes se sont présentées, le 3 janvier dernier, pour pren- dre le travail. Visiblement, l'offre n'a pas séduit. « Les contrats ne conviennent pas », insiste Djamila Zennadi, déléguée CGT, qui explique que les postes proposés ont des horaires trop flexibles (nocturnes, travail le diman- che...), et ne correspondent pas forcément à l'expérience du personnel licencié.

L'ambiance de travail représente également un frein. « Aux Galeries, les gens ne se connaissent pas. Ce n'est pas une entreprise à taille humaine. Il n'y a pas le côté social de chez Marks. Les pauses se font dans les couloirs... » Enfin, les salaires retiennent les salariés de franchir le pas. « Nous avons obtenu une garantie sur trois ans, mais passé ce délai, que se passe- t-il ? poursuit Djamila Zennadi. Une vendeuse aux Galeries Lafayette est payée au Smic. » La fermeture de l'entreprise sera alors l'occasion de changer de vie. Zamina souhaite reprendre ses études pour devenir assistante judiciaire, et des collègues ont décidé d'ouvrir un commerce ou un restaurant... Ils recevront une aide à la création d'entreprise de 7 623 euros.

Mais avant de se lancer, tous rejoindront la cellule reclassement pour faire un bilan de compétences et peaufiner leur projet. Gérée par DBM à Paris, cabinet spécialisé en mobilité professionnelle (Altédia à Nantes, BPI à Strasbourg, Nice et Toulouse), elle restera ouverte neuf mois. Le temps pour les "Marks" de prendre un nouveau départ.

L'offre des Galeries Lafayette

La firme française avait proposé des postes "équivalents" à ceux occupés précédemment. Le groupe en- tendait également combler, pendant trente-six mois, l'écart entre les nouveaux et les anciens salaires, apparemment plus élevés. Tous pouvaient également se rétracter au bout d'un mois d'essai (trois mois pour les salariés ayant plus de quinze ans d'ancienneté) en cas de déconvenue, et réintégrer le plan social.