Depuis le 11 septembre, les entreprises françaises ont révisé à la baisse leurs prévisions d'augmentation du salaire de base pour 2002, selon HayGroup. Mais, avec une croissance médiane de 3 %, ces budgets correspondent aux augmentations effectives de 2001.
Le 11 septembre a-t-il pesé aussi sur les budgets rémunérations ? On pourrait le croire à la lecture de l'enquête réalisée en décembre dernier par HayGroup, le specialiste des rémunérations. Il aurait coûté un demi-point par rapport aux augmentations prévues par les entreprises en septembre 2001 : ainsi, les budgets prévisionnels d'augmentation du salaire de base sont passés de 3,4 % à 3 % pour les cadres supérieurs, de 3,2 % à 2,8 % pour les cadres et de 3 % à 2,5 % pour les Oetam. Une baisse importante.
En réalité, et un peu comme pour les vagues de licenciements décidées depuis, l'événement a surtout révélé les effets d'un ralentissement économique de plusieurs mois. 28 % des entreprises françaises interrogées ont réduit leurs prévisions d'augmentation en citant les attentats de New York, de même que 27 % des entreprises américaines et 34 % des anglaises. Ce groupe de pays affiche une réactivité plus forte à l'événement que l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et la Suisse (5 %
« En 2001, les entreprises étaient dans une logique de rétention des talents, explique David Hufnagel, responsable des informations rémunérations de HayGroup en France. D'autre part, les prévisions d'inflation étaient d'environ 1,4 % alors qu'elles sont aujourd'hui autour de 1,1 %. » Mais il précise aussi que les augmentations réalisées en 2001 se sont trouvées bien en deçà des prévisions. Les prévisions pour 2002 restent en ligne avec la pratique de l'année dernière.
Cette tendance générale recouvre une diversité sectorielle. La pharmacie reste le secteur le plus généreux avec une prévision de 3,5 % d'augmentation du salaire de base, inchangée. Mais c'est le seul secteur qui n'a pas modéré ses budgets.
Si les technologies de l'information et les télécoms continuent d'afficher des prévisions d'augmentation parmi les plus fortes (3 %), celles-ci sont en net retrait (- 0,7 point) par rapport aux budgets prévisionnels 2002 annoncés en septembre dernier. La revue à la baisse est valable pour tous les autres secteurs. Au total, deux d'entre eux s'alignent sur la pratique médiane générale (+ 2,8 %) : banque/assurance et services. Quatre prévoient d'appliquer des budgets supérieurs à cette médiane : IT/Télécom, chimie, grande distribution et pharmacie. Enfin, deux se situent en deçà : industrie et distribution.
