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Marché aux fleurs d'Aalsmeer Une coopérative aux dimensions multinationales

SANS | publié le : 29.01.2002 |

Dans cette immense halle de la banlieue d'Amsterdam se tient le marché aux fleurs qui alimente toute la planète. Aux manettes, 1 850 salariés, pour beaucoup à temps partiel, et une coopérative qui peine à recruter.

Tous les fleuristes du monde en ont entendu parler. C'est à Aalsmeer, près d'Amsterdam, que se trouve le plus important marché aux fleurs de la planète, installé dans le plus grand bâtiment commercial (100 ha) du monde. Il fournit les fleuristes de tous les continents. En Europe, les meilleurs clients sont l'Allemagne, l'Angleterre et la France. Et toutes les fleurs mises en vente sur place ne proviennent pas forcément des Pays-Bas, loin s'en faut. Ainsi, la concurrence des roses cultivées au Kenya se fait de plus en plus sentir. Chaque jour, par un système de vente au cadran, plus de 20 millions de fleurs coupées y changent de propriétaire.

C'est une coopérative d'horticulteurs, fondée il y a quatre-vingt dix ans, VBA, qui fait pourtant tourner cette ruche. Elle compte 1 300 membres et emploie 1 800 personnes, en majorité pour la distribution des fleurs. La moitié du personnel travaille à temps partiel, en moyenne 23 heures par semaine (la durée légale est de 38 heures aux Pays-Bas). « L'activité du marché aux fleurs est essentiellement matinale, puisque les ventes commencent vers 6 h 30 pour s'arrêter vers 9 h 30, explique-t-on chez VBA. Beaucoup de gens, en particulier dans les services de distribution, préfèrent travailler quatre ou cinq heures et consacrer leur après-midi à autre chose. Certains possèdent une petite entreprise à côté, d'ailleurs pas forcément en rapport avec les fleurs. »

Les plus qualifiés sont des commissaires priseurs qui mènent la vente des lots. Les présentateurs eux, montrent des échantillons de fleurs aux acheteurs. Et la majorité des salariés sont manutentionnaires et conducteurs d'engins et accomplissent un travail physique assez dur en raison des horaires décalés. Mais, pour cette raison, et l'ambiance particulière de ces lieux où l'on travaille quand la ville dort ou s'éveille, ils se disent attachés à leur emploi. « Je pourrais sans doute travailler ailleurs pour un meilleur salaire, mais je préfère rester à la Bourse aux fleurs », explique ainsi un ouvrier. Il n'empêche que, comme beaucoup d'entreprises néerlandaises, VBA peine à recruter.

« 250 offres d'emploi sont vacantes, explique la direction. Bien sûr, nous recourons aussi à l'intérim, qui constitue pour nous une sécurité, surtout pendant les périodes de fêtes. » A Noël, à la Saint-Valentin, à Pâques... l'effectif intérimaire peut atteindre 400 personnes. Mais même si le marché abrite une agence d'intérim, VBA se défend de vouloir jouer la flexibilité à outrance. Et la coopérative parie sur la formation en proposant des cours aux moins qualifiés. Les manutentionnaires peuvent ainsi espérer évoluer vers des fonctions de contrôle qualité ou un travail en salle des ventes. Quant aux nombreux employés d'origine étrangère, des cours de néerlandais leur sont proposés pour une meilleure intégration dans l'entreprise.

De quoi soutenir le moral des troupes. Car contrairement aux salariés des sociétés d'import-export et autres entreprises présentes à Aalsmeer - 10 000 personnes s'y croisent chaque jour -, ceux de VBA sont privés de participation par le statut coopératif de leur employeur.

REPERES

- 1 850 salariés, dont 750 à temps partiel.

- 300 à 400

intérimaires selon les saisons.

- 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2000.