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Un tiers des universités européennes s'impliquent

SANS | publié le : 22.01.2002 |

36 % des établissements supérieurs d'enseignement européens se disent impliqués dans le e-learning. Mais seuls 5 % déclarent repenser totalement leur offre et leur politique en fonction de cette nouvelle donne.

Comment les universités européennes envisagent-elles leur avenir en matière de e-learning ? Il ressort d'une étude de l'agence Noir sur Blanc (1) que le marché du e-learning pourrait offrir des perspectives prometteuses aux établissements d'enseignement supérieur européens. Mais, pour l'heure, ils vivent la période actuelle comme une phase d'expérimentation qui peut décourager les investisseurs les plus pressés.

Trois types d'attitude face au e-learning semblent séparer ces établissements :

Les réfractaires : 10 %

Ce premier groupe est assez homogène : fort taux de non-réponses, usage confidentiel ou nul du e-learning. Ce groupe exprime une "fracture culturelle" plus proche d'une véritable incompréhension à l'égard des perspectives nouvelles qu'offre l'e-learning plutôt que d'une franche hostilité.

Pour ces réfractaires, la pédagogie classique a fait ses preuves et conserve intacte ses lettres de noblesse, aussi n'apparaît-il pas opportun de chercher à la remettre en cause au moyen de quelques "gadgets technologiques" complémentaires.

Les passifs : 52 %

Pour ce groupe majoritaire, l'e-learning est une réalité, mais il joue un rôle encore secondaire au sein des établissements concernés. Ces "passifs" ne résistent pas à la vague technologique, et les initiatives se multiplient, mais on ne peut encore parler d'une adhésion organisée en faveur d'un développement de l'e-learning. Très clairement, dans près de 60 % des cas, ces initiatives sont des démarches individuelles. A 60 % également, elles s'appuient pour tout ou partie sur les ressources internes de l'établissement et les partenariats demeurent encore relativement rares et peu structurés.

Les impliqués : 36 %

Ce groupe considère en revanche que l'e-learning tient un rôle important dans les modes d'enseignement actuellement employés par leurs établissements : la e-formation est même en position de concurrencer l'enseignement traditionnel. Cependant, trois approches semblent cohabiter au sein de ce troisième groupe :

- la stratégie de l'e-learning extensif. L'université essaime l'e-learning dans les différentes matières enseignées. Cela se traduit le plus souvent par un volume de temps ou un pourcentage des programmes dédié à l'apprentissage au moyen des techniques d'e-learning

- la stratégie de l'e-learning intensif. Résolument différente, cette stratégie concentre fortement l'e-learning sur certaines matières, parfois jusqu'à la totalité de l'enseignement délivré.

Sans surprise, cette stratégie intensive concerne des domaines qui, par essence, sont fondés sur l'usage des nouvelles technologies de l'information, tout particulièrement le développement multimédia ou encore l'e-business ;

- la stratégie de l'e-learning intégré. Cette troisième catégorie, en train d'émerger, est radicalement différente des deux précédentes qui, dans l'écrasante majorité des cas, considèrent encore l'e-learning comme un complément des méthodes traditionnelles.

Encore très minoritaires (ils sont à peine 5 %), les établissements concernés par le e-learning intégré ont adopté une stratégie très offensive : l'e-learning est d'ores et déjà devenu l'axe central de leurs méthodes d'enseignement, autour duquel se structure l'ensemble de l'organisation administrative et pédagogique.

(1) Enquête "L'e-learning en Europe", par l'Agence Noir sur Blanc, 2001, auprès de plusieurs milliers d'établissements d'enseignement supérieur répartis sur l'ensemble du continent européen ; 120 établissements ont répondu.

Pour obtenir l'enquête complète :

01 42 86 07 10. Fax : 01 42 86 08 90

L'essentiel

1 Parmi les 36 % d'établissements impliqués dans le e-learning, trois stratégies se dégagent. Certains essaiment dans toutes les matières, d'autres se concentrent sur quelques-unes. Les derniers en font un axe central.

2 Seuls 5% des établissements d'enseignement supérieur européen pensent leur organisation administrative et pédagogique autour du e-learning.

3 La conquête du marché de la formation continue est la principale motivation des établissements les plus impliqués dans le e-learning.

Des contenus porteurs

Quelles sont les matières qui se prêtent le mieux au e-learning ? L'étude de Noir sur Blanc distingue quatre champs d'application.

Les champs naturels, dont l'existence est directement liée à l'essor des nouvelles technomogies de l'information et de la communication, et pour lesquelles l'usage du e-learning relève de l'évidence : informatique, multimédia, e-business.

Les champs appliqués, dont l'enseignement via l'e-learning paraît sinon banalisé, en tout cas communément retenu : management, langues, ingénierie, économie, santé, arts et littérature, biologie et biologie appliquée, mathématiques et mathématiques appliquées, sciences sociales, marketing, sciences de l'environnement.

Les champs expérimentaux, qui intègrent peu à peu le paysage du e-learning : sciences de l'éducation, technologie, chimie, comptabilité, sciences politiques.

Les matières atypiques, rarement évoquées, mais sans que cela puisse préjuger de leur aptitude à intégrer au fur et à mesure les catégories précédentes : droit, géographie, physique, psychologie, statistiques, histoire.

Les profs moins motivés que les élèves

31 % des enseignants préfèrent les méthodes d'enseignement traditionnelles. Les étudiants, eux, ne sont que 18 % dans ce cas.

A la question : "De votre point de vue, le corps enseignant préfère-t-il les moyens traditionnels d'enseignement et de recherche ? ", la réponse "oui" recueille 31 % des suffrages. Les réponses " en partie" (46,7 %) et "dans une certaine mesure" (21,7 %) ne sont pas négligeables. Le "non" n'enregistre que 5 % des réactions. Difficile d'en déduire que les enseignants sont pris de passion pour l'e-learning, mais on ne peut nier simultanément des attitudes inspirées par un souci d'ouverture.

Les réponses des étudiants sont plus favorables au e-learning : seuls 18,3 % d'entre eux manifestent une préférence pour les méthodes traditionnelles, et 11,7 % une préférence pour les méthodes nouvelles. Mais, dans leur ensemble, les étudiants considèrent avant toute chose l'e-learning comme un outil de complément, d'abord apprécié d'un point de vue pratique, pour sa flexibilité d'usage, et ensuite d'un point de vue pédagogique, pour sa dimension innovante.

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