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Porsche Un constructeur à taille humaine

SANS | publié le : 22.01.2002 |

Le plus petit constructeur automobile du monde affiche une réussite insolente. La fascination exercée par ses bolides, la communication facilitée par sa taille réduite, et une structure permettant à certains collaborateurs de travailler sur des projets externes fidélisent les salariés.

Il y a cinquante-quatre ans, les frères Ferdinand et Ferry Porsche construisaient dans leur atelier un bijou de voiture de sport, élégante, puissante, ultra rapide. Le mythe de la Porsche était né. Depuis, le célèbre fabricant allemand de voitures de luxe n'a cessé de prospérer et crée chaque année près de 50 000 engins. Très jaloux de son indépendance, Porsche reste le plus petit producteur automobile au monde et aussi l'un des plus brillants. Alors que la crise sévit dans toutes les branches, le roi de l'autoroute affichait à la mi-novembre 2001 des résultats de compétition : pour l'année, son chiffre d'affaires a bondi de 22 %, à 4,4 milliards d'euros, et son bénéfice imposable de 12 %. « Notre clientèle a beaucoup d'argent et n'est pas vraiment touchée par la récession », reconnaît Jan Wascheck, porte-parole du fabricant. Une Porsche coûte, en effet, pas moins de 85 000 euros à 375 000 euros selon les modèles. « L'une de nos forces tient aussi dans l'acceptation sociale de nos voitures. Les propriétaires de Porsche attirent certes l'attention, mais ils ne sont pas mal vus », affirme Jan Wascheck.

La gestion des ressources humaines

constitue, également, l'une des clés du succès du fabricant souabe. Dirigé par Wendelin Wiedeking, le leader des voitures de sport emploie aujourd'hui 9 750 personnes et possède deux sites de production, dont un en construction à Leipzig, en ex-RDA. Le concurrent de Ferrari est déjà présent dans 78 pays. Malgré sa volonté d'expansion internationale, Porsche reste une entreprise à dimension humaine. « Notre taille et l'organisation de nos structures permettent des communications rapides. Ce qui facilite les prises de décision et le règlement pragmatique des problèmes », se félicite l'entreprise sur son site Internet.

Fait original : certains ingénieurs et techniciens de Porsche ne travaillent pas que pour leur seul patron. Au sein d'un centre de développement scientifique, à Weissach, près de Stuttgart, ils participent à la conception de modèles (allant d'une pièce à une voiture entière) pour d'autres marques automobiles. « Cela nous permet de gagner beaucoup d'argent et d'acquérir des connaissances qui nous servent ensuite à améliorer nos propres voitures », confie le porte-parole. Cela autorise aussi à attirer des candidats haut de gamme.

Le mythe de Porsche joue

aussi dans le travail des salariés. « Les gens sont fiers de travailler pour Porsche », assure Jan Wascheck. Contrairement aux autres fabricants automobiles allemands, célèbres pour leurs modèles d'aménagement du temps de travail, le thème des horaires ne semble pas prioritaire à Stuttgart. « Ce qui compte chez nous, c'est la motivation », affirme la direction.

Grâce à la fascination exercée par la marque, Porsche n'a guère de mal à recruter des gens qualifiés, et parvient à les fidéliser. Une population fait toutefois exception, comme dans toute l'industrie d'outre-Rhin : celle des ingénieurs. Pour tenter de séduire les jeunes talents, la firme automobile multiplie les initiatives. Elle accorde, par exemple, chaque année, un prix, baptisé "Ferry Porsche", aux meilleurs bacheliers en sciences du Land de Bade-Wurttemberg. L'entreprise collabore aussi avec des universités et se rend à chaque foire au recrutement.

REPERES

9 752 salariés.

- 55 782 véhicules produits en 2001.

- 4,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires.