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Bonnes pratiques

Culture d’entreprise : En ouvrant son capital à ses salariés, Tediber s’ouvre aussi à leurs idées

Bonnes pratiques | publié le : 01.07.2023 | Lys Zohin

La marque française de matelas propose à ses quelque 70 employés un système de bons de souscription de parts de créateurs d’entreprise. L’initiative, destinée à fidéliser les collaborateurs, a largement atteint ses objectifs : près de 30 % d’entre eux sont présents depuis plus de trois ans dans l’entreprise.

C’est dès la première levée de fonds, en 2016, que Tediber, lancée quelques mois auparavant par Julien Sylvain, Juan Pablo Naranjo, Jean-Christophe Orthlieb et Aude du Colombier pour révolutionner la vente de matelas (en la faisant en ligne), a proposé à ses salariés, une poignée à l’époque, un système de bons de souscription de parts de créateurs d’entreprise (BSPCE). Aujourd’hui, ils sont 70 et détiennent près de 4 % du capital. « Depuis, nous sommes devenus, en juin 2021, une entreprise à mission, mais cette démarche ne sert qu’à matérialiser les convictions que nous avions à l’origine », explique Julien Sylvain. Des convictions qui veulent que des salariés « partenaires » du projet d’entreprise soient davantage engagés. Et cela passe par une culture d’écoute vis-à-vis de ces parties prenantes, à base de management bienveillant, participatif et décentralisé. « Nous souhaitons encourager nos salariés à partager leurs idées sur nos produits et sur le fonctionnement de l’entreprise. Leur ouvrir notre capital, c’est leur donner envie de prendre, encore plus, soin de Tediber et de sa croissance », résume Julien Sylvain. C’est aussi pour cela que la start-up a fait le choix de proposer ce système à l’ensemble de ses salariés, et non uniquement à ses cadres dirigeants.

Option d’achat

« Nous ne communiquons pas sur l’actionnariat salarié dans nos offres d’emploi, enchaîne-t-il. Ce n’est pas, à nos yeux, un motif pour répondre à une annonce, mais pour rester dans l’entreprise. » Cette initiative, destinée à fidéliser les collaborateurs, donc, a d’ailleurs largement atteint ses objectifs. Près de 30 % des collaborateurs sont présents depuis plus de trois ans dans l’entreprise, alors que les effectifs ont plus que doublé en trois ans. Chaque nouvelle recrue bénéficie d’une option d’achat d’actions à un prix fixé à l’avance. Pour exercer ce droit à 100 %, le salarié doit avoir passé un certain nombre d’années chez Tediber, fixé à quatre ans. Si le prix monte au bout de quatre ans, c’est donc une bonne affaire pour le salarié, qui pourra acquérir une action valant davantage que ce qu’il va payer, puis la revendre au prix qu’elle aura atteint entre-temps. L’entreprise étant largement rentable aujourd’hui, « c’est forcément gagnant-gagnant pour le salarié. Et il n’y a aucune prise de risque et aucune mobilisation de liquidités », ajoute le cofondateur de Tediber. D’ailleurs, les explications sur la notion de rentabilité font partie des efforts pédagogiques que la direction a dû mettre en place auprès des salariés. Souvent jeunes – la moyenne d’âge est de 30 ans –, certains étaient loin d’être rompus au langage de la finance, des actions et de l’économie en général. Depuis, ils ont appris et semblent convaincus. « Si les collaborateurs sont fidèles, c’est pour une multitude de raisons, précise toutefois Julien Sylvain. Elles ne sont pas toutes financières. » Toujours est-il que le système de BSPCE s’avère particulièrement attrayant pour les salariés : ainsi, lors du dernier rachat avec effet de levier, en septembre 2021, 21 salariés ont pu vendre 40 % de leurs BSPCE à une valeur multipliée par quatre…

« Boîtes de nuit »

Au-delà de cet avantage potentiel et de la culture d’entreprise, c’est aussi le fait d’appartenir à une organisation ayant le vent en poupe – et n’ayant pas, pour l’heure, besoin de s’adresser à des investisseurs extérieurs pour financer son expansion – qui stimule les salariés et les encourage à rester. Le chiffre d’affaires a ainsi été multiplié par deux depuis 2020, et après avoir misé d’entrée de jeu sur la vente en ligne, l’entreprise ouvre désormais des boutiques, des Boîtes de Nuit(r), selon leur appellation. Une première, en 2018, dans le Marais, à Paris, a bientôt été rejointe par d’autres, à Toulouse, Lyon, Lille…

Si le concept de base reste le même : des produits de qualité, confortables, design, responsables, fabriqués localement et vendus en circuits courts, Tediber développe désormais un univers complet autour du sommeil : sommier, couette, oreiller, linge de lit, matelas bébé, canapélit… Et la marque a lancé Pelote, son premier matelas écoconçu, à base de mousse recyclée et laine française, entièrement confectionné en France. Le tout sous l’impulsion des salariés-actionnaires, évidemment…

Auteur

  • Lys Zohin