logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

RSE : Sequoia Pressing s’engage pour la réinsertion professionnelle

Sur le terrain | publié le : 30.05.2022 | Lucie Tanneau

Image

RSE : Sequoia Pressing s’engage pour la réinsertion professionnelle

Crédit photo Lucie Tanneau

La chaîne de pressings écologiques a signé un partenariat avec l’association La Mie de Pain, qui accompagne des personnes démunies. Un moyen de diversifier le recrutement pour l’entreprise, alors que les candidats manquent dans son secteur.

Avec 14 boutiques et 55 franchisés, en France et à l’étranger – à Moscou et Casablanca –, Sequoia Pressing a besoin de main-d’œuvre. « Les quelques brevets professionnels qui existent ne répondent pas à la demande de l’ensemble du secteur », regrette Nicolas de Bronac, fondateur de Sequoia Pressing, une chaîne de pressings écologiques lancée en 2008. Aussi, le dirigeant, qui a découvert l’association La Mie de Pain par une amie d’enfance, a décidé de donner une chance à un public différent. « L’objectif de La Mie de Pain est de remettre sur le marché de l’emploi des personnes en très fort décrochage, pour la plupart issues d’un parcours de rue », explique le dirigeant. Alors que Sequoia possède son propre centre de formation agréé à Paris depuis 2019, il décide de proposer une passerelle à l’association. « Nous sommes à la recherche d’entreprises elles-mêmes à la recherche de salarié(e)s sortant de nos parcours d’insertion », explique d’un trait Frédéric Blot, co-directeur de La Mie de Pain, en charge de l’activité professionnelle. L’association, qui a déjà signé une convention avec la Ville de Paris sur de premières heures de travail pour des personnes en situation très précaire, propose des chantiers d’insertion dans le secteur du nettoyage et de la blanchisserie et des chantiers qualifiants, sur un an, dans la restauration. « Il est important pour nous de signer des partenariats avec des entreprises », poursuit Frédéric Blot, qui peine à trouver des dirigeants enclins à le faire, « tant le public précaire “fait peur” », dit-il. « Certains grands groupes nous connaissent bien et se tournent vers nous quand ils ont besoin de main-d’œuvre, mais nous voulions aussi trouver des PME, que nous pouvons solliciter lorsque nous avons des personnes prêtes à tenter un emploi », ajoute-t-il. C’est ce qui se passera désormais avec Sequoia Pressing.

Immersion puis formation

Le parcours se fera en trois étapes. Les personnes accompagnées par l’association bénéficieront dans un premier temps de formation linguistique et en savoir-être, de même que d’un accompagnement social (un parcours de six mois, renouvelable quatre fois), puis, pour celles qui sont prêtes, d’une immersion de 15 jours au sein de l’entreprise Sequoia. Une période de stage de découverte, pendant laquelle elles perçoivent les aides sociales. À l’issue de cette première rencontre, le dirigeant de Sequoia proposera à celles qu’il juge prêtes à entrer en formation un parcours qualifiant de deux mois et demi au sein de son centre agréé. Cette période est financée par Pôle emploi. « Nous avons déjà accueilli trois personnes en immersion en mars, et l’une d’elles va commencer sa formation prochainement », détaille-t-il. Soit 350 heures pour tout apprendre sur les métiers du pressing. « Nous lui proposerons un CDI à l’issue de cette période si tout se passe bien », indique-t-il.

Mobilisation en interne

Pendant toute cette période, La Mie de Pain assurera « un service après-vente », sourit Frédéric Blot. « Nos conseillers en insertion vont former les gens de Sequoia à repérer des signaux qui pourraient alerter sur une éventuelle rechute (alcool, addiction, manque d’hygiène, retard le matin, absence…), et nous serons disponibles pour continuer de suivre les personnes que nous plaçons chez Sequoia si elles ressentent un besoin », précise-t-il.

Nicolas de Bronac prévoit 50 embauches dans son réseau cette année. Le partenariat signé avec l’association lui permettra peut-être de trouver des candidats. L’initiative a aussi donné lieu à une mobilisation des équipes en interne (240 collaborateurs). « Nous ne sommes pas des professionnels de l’accompagnement et quand j’ai fait part à mes équipes de l’idée d’accueillir ces personnes issues de la rue, il y a eu de l’inquiétude. Mais finalement, les collaborateurs sont ravis de cette nouvelle mission sociale et sociétale », déclare-t-il. « Nous n’avons pas dit que ce serait facile, mais l’objectif est de considérer ces personnes en formation comme les autres », poursuit le dirigeant qui veut « donner sa chance à tout le monde ». Par cette action, il espère aussi recevoir de nouveaux CV de candidats qui n’ont pas encore complètement décroché, mais « vivent d’aides sociales depuis des années et n’osent plus pousser la porte des entreprises. Nous voulons leur dire – et leur montrer – que nous sommes prêts à les accueillir », assure-t-il.

Auteur

  • Lucie Tanneau