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Reportage : Voyage au cœur de l’entrepôt robotisé de Carrefour

Le point sur | publié le : 30.05.2022 | Nathalie Tissot

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Reportage : Voyage au cœur de l’entrepôt robotisé de Carrefour

Crédit photo Nathalie Tissot

Pour répondre à l’explosion de la demande, l’enseigne a robotisé une partie des activités d’exécution des commandes.

Entourée de grilles pour éviter toute interaction, la zone où circulent les robots est interdite au personnel, dans l’entrepôt Carrefour de 24 000 m2 de Plessis-Pâté (Essonne). Des milliers d’articles sont répartis dans des caisses rangées sur des étagères qui s’étendent sur dix mètres de haut. Au sein de deux installations, l’une pour le stockage au sec et l’autre consacrée au frais, jusqu’à 225 robots peuvent fonctionner simultanément. À l’aide de leurs deux roues motrices, ils transportent ces caisses entre la structure et les opérateurs qui mettent, sans avoir à se déplacer, les différents articles achetés par le client dans des sacs. Des centaines de commandes en drive ou en livraison à domicile sont préparées ici, 23 heures sur 24, six jours sur sept. Les fruits et légumes, le surgelé et les produits trop volumineux ou très demandés continuent d’être ajoutés manuellement. Quand les dates de péremption approchent, les produits sont automatiquement retirés pour être donnés au Secours populaire. « Aujourd’hui, ce sont 200 000 articles traités par jour au pic d’activité, indique Mourad Bensadik, directeur e-commerce France de Carrefour. Et le site est en capacité d’aller chercher les 450 000 dans les prochaines années. » Pour répondre à l’explosion de la demande, la robotisation partielle du site s’est effectuée progressivement sur les deux dernières années. Dans un Livre blanc publié en mars 2022, les principales enseignes de la grande distribution rappelaient que le nombre de consommateurs effectuant leurs courses en ligne était passé de 45 % avant la pandémie à 61 % pendant les confinements. Il reste à 51 % depuis la réouverture des magasins.

Malgré la robotisation, près de 150 opérateurs – sans compter les intérimaires – travaillent dans ce bâtiment, autrefois dédié aux boissons. Il comptait alors une centaine de salariés. Aucun poste n’a été supprimé, selon la direction. Les anciens ont été formés et accompagnés pour intégrer le nouveau dispositif. Certains sont même devenus chefs d’équipe. Les lieux ont néanmoins été totalement repensés avec l’équipe de recherche et développement de leur partenaire Exotec, le concepteur des robots. Cette entreprise, basée à Croix (Hauts-de-France) et lancée en 2015, a enregistré une croissance annuelle moyenne de plus de 300 % entre 2017 et 2020. Elle compte parmi ses autres clients les enseignes Monoprix, Décathlon ou Cdiscount. Un à deux de ses techniciens sont présents en permanence dans l’entrepôt de Plessis-Pâté pour assurer la maintenance de premier et de second niveau. Une surveillance est aussi opérée depuis la salle de contrôle à Croix, qui garde un œil sur le parc de robots dans le monde entier.

« L’analyse des postes de travail a été une étape très importante. L’ergonomie sur un site mécanisé et robotisé est un élément indispensable de réussite du projet, sans quoi l’on risque de fatiguer les équipes et d’avoir un turn-over très élevé, insiste Mourad Bensadik. Nous avons eu recours à une entreprise qui nous a aidés à créer virtuellement les postes pour tester quels étaient les points qui sollicitaient des parties du corps trop régulièrement, et donc susceptibles de créer de la pénibilité. Ces points-là ont été travaillés avec Exotec », précise le responsable.

Ce type d’installation a été étendu, à une moindre échelle, à quatre mini-entrepôts situés dans les réserves d’hypermarchés. Le groupe a également engagé des réflexions quant à l’utilisation d’autres robots. « Nous en avons lancé un sur le site de Lyon qui charge des bacs sur des rolls. Nous travaillons aussi sur des robots mobiles autonomes, qui portent les bacs et les palettes et les roulent sur une zone donnée. Mais il y a beaucoup d’interactions avec l’humain, ce qui rend le sujet compliqué », détaille Mourad Bensadik qui tient à rappeler : « Le robot doit toujours être au service de l’humain. »

Auteur

  • Nathalie Tissot