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Allemagne : l’industrie se met en ordre de marche pour gérer les évolutions du marché de l’emploi

À retenir | publié le : 02.05.2022 | L. Z.

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Les poids lourds de l’industrie allemande ont décidé de faire équipe pour gérer à la fois les problèmes de pénurie de main-d’œuvre et favoriser les reconversions dans les secteurs qui passent au numérique ou verdissent leurs activités. Plus de 36 grands groupes, de Continental à Bosch en passant par BASF et Siemens, ont passé un accord pour organiser des passerelles et former les personnels licenciés dans une entreprise pour qu’ils aillent remplir d’autres fonctions dans d’autres organisations, le tout dans le cadre du dialogue social. L’initiative répond également à la volonté de l’industrie allemande de maintenir de bonnes relations avec les puissants syndicats. "Certains travailleurs, notamment dans l’industrie automobile, n’ont plus de réelles perspectives", a ainsi déclaré Fevzi Sikar, qui dirige le conseil des travailleurs de l’usine Mercedes-Benz à Marienfelde. Ils seront formés pour des postes dans l’ingénierie informatique. Le coût sera partagé par les entreprises qui participent au programme. Continental et Deutsche Bahn, par exemple, ont monté un partenariat pour la reconversion de salariés qui ne sont plus nécessaires dans les usines du premier, mais pourront trouver un poste chez le deuxième. "Nous savons que le chômage a un coût social et nous voulons l’éviter", a déclaré pour sa part Ariane Reinhart, DRH de Continental et porte-parole de l’initiative de l’industrie allemande dans la presse.

Si le taux de chômage est faible outre-Rhin, à 5 %, le danger de vagues de licenciement est bien présent, à mesure que les entreprises s’adaptent au numérique et luttent contre le dérèglement climatique. Une étude de l’institut de recherche Ifo a récemment alerté sur la possibilité de voir 100 000 postes liés à la construction de moteurs thermiques perdus dans l’automobile à horizon 2025, par exemple, si les constructeurs auto ne s’adaptent pas assez rapidement et perdent des parts de marché mondiales.

En outre, l’initiative s’inscrit dans la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre qui sévit en Allemagne. Selon les derniers chiffres, alors que les postes non pourvus étaient de 320 000 en 2009, le chiffre atteignait 850 000 en mars 2022 et ne cesse de grimper. Comme ailleurs dans le monde, les secteurs les plus en mal de main-d’œuvre sont la logistique, l’ingénierie, la fabrication de pièces de métal, de même que les métiers du soin, de l’hôtellerie-restauration et de la vente. Et la concurrence est rude, d’autant que certaines entreprises internationales, comme Tesla, qui a implanté une usine de construction de voitures électriques à côté de Berlin, recrutent elles aussi activement sur place. La nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne a par ailleurs promis de faire plus pour attirer des talents étrangers, sous la forme, notamment, d’un accès accru à l’apprentissage pour ces derniers.

Auteur

  • L. Z.