logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Recrutement : La start-up 365Talents signe le pacte Idea pour accroître la diversité

Sur le terrain | publié le : 28.03.2022 | Lucie Tanneau

Privilégier les compétences plutôt que les diplômes, telle est l’ambition des start-up, qui, comme 365Talents, ont rejoint cette initiative pour davantage d’inclusion.

Ils étaient trois en 2015. Ils sont 50 aujourd’hui et 40 postes sont actuellement ouverts. La start-up 365Talents, éditrice de solutions RH dans la tech, n’en finit pas de grandir. Et elle vient de signer le pacte Idea (pour inclusion, diversité, équité et accessibilité), dans le but d’accroître la diversité et l’inclusivité dans ses rangs. Car contrairement aux grands groupes, les start-up, ne serait-ce qu’en raison de leur taille, n’ont pas forcément les experts RH pour les aider dans ce domaine. Et elles sont en retard…

Un collectif d’une vingtaine d’entre elles, conscientes de cette situation et emmenées entre autres par Christelle Kalipé, DRH de Leetchi et de Mangopay, et Jessica Djeziri, la responsable du personnel d’Ornikar, a donc présenté, en novembre dernier, à Station F, une initiative visant à mettre en œuvre des actions mesurables et à partager les bonnes pratiques en matière de diversité et d’inclusion. Le pacte prône ainsi un recrutement éthique, fondé sur les compétences plutôt que le parcours universitaire, afin de garantir un accès équitable à l’emploi. Car si « 34 % des start-up, selon les études, disposent d’une politique d’inclusion, ce sujet n’arrive que sur le tard. Ainsi, 71 % d’entre elles ont déjà un effectif de 20 salariés lorsqu’elles y pensent, soulignent les deux startupeuses. Le thème de l’inclusion n’est pas intégré dès le lancement ». Le résultat, c’est que l’écosystème est encore dominé par des hommes pour les aspects techniques, le marketing étant dévolu aux femmes… « Il faut donc apporter une diversité de genres, mais aussi d’origine géographique et sociale », estime Loïc Michel, cofondateur de 365Talents.

Pas très « France 98 »

L’idée de signer le pacte Idea a parlé aux trois cofondateurs, « parce que nous sommes nés “du bon côté du périph”, même si c’est à Lyon. Et même si nous venons de milieux sociaux différents, nous ne sommes pas issus de minorités et nous avons tous les trois fait de bonnes écoles. Enfin, pour l’instant, nos collaborateurs ont peu ou prou le même profil. Bref, nous ne sommes pas très “France 98”… », avoue-t-il. Et de poursuivre : « Notre métier est d’amener de nouveaux profils chez nos clients, avec de l’expérience plus que des galons institutionnels : nous pensons que les diplômes ne sont pas les marqueurs de l’efficacité d’un collaborateur à un poste donné. Un diplôme sur un CV ne valide pas des compétences, il illustre juste un élément de parcours d’un individu, qui est une somme de compétences. Certaines peuvent lui venir de ses études, bien entendu, mais la plupart viennent aussi de son caractère et de ses expériences, qu’elles soient professionnelles ou personnelles. » Reste que les candidats de la diversité ne sont pas forcément nombreux, et en conséquence, les nouvelles recrues, chez 365Talents et ailleurs, ont du mal à représenter tous les milieux ou origines… La start-up veut donc commencer par s’intéresser au processus de recrutement pour « mesurer, comprendre et s’inspirer d’autres confrères, d’autres pratiques, afin de pousser le sujet de la diversité », ajoute-t-il.

Concrètement, la société va travailler en interne sur les questions de mobilité et d’accompagnement de la parentalité, mais aussi sur la formation pour sensibiliser ses collaborateurs. 365Talents veut de même revoir ses liens avec les écoles et la diffusion de ses offres d’emploi.

Impact sociétal

« Aujourd’hui, nos annonces sont diffusées sur LinkedIn et Welcome to the Jungle, mais nous n’avons pas vraiment regardé où elles partaient, depuis ces sites, et comment aller plus loin. Ces plateformes ont des connexions techniques ou des partenariats qui orientent les annonces et nous ne maîtrisons pas leur diffusion. Nous voulons désormais comprendre pourquoi les annonces arrivent dans telle école et pas dans telle autre », déclare Loïc Michel. Un nouveau chargé de recrutement, arrivé en février dernier, doit traduire cette volonté en actes. Les précédents recrutements ont déjà ouvert les portes de la start-up à des profils venus d’Inde, des États-Unis, de Colombie et d’Irlande. Mais il faut continuer… « Il nous faut réfléchir à l’impact social et sociétal », conclut-il.

La start-up devrait quasiment doubler ces effectifs dans l’année, et des postes sont ouverts dans tous les secteurs (commercial, produits, data, cloud, développement, fonctions support, customer success…). Une dizaine de postes en alternance sont également à pourvoir. Un bilan de la diversité sera fait à l’issue de ces recrutements.

Auteur

  • Lucie Tanneau