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Opendatasoft attire des talents depuis Nantes

Le point sur | publié le : 22.11.2021 | Lucie Tanneau

 

La société française, créatrice d’un logiciel de partage de données, est basée à Paris. Mais elle a désormais deux autres bureaux, dont l’un est à Nantes. Un nouvel atout pour recruter et fidéliser ses salariés – et surtout ceux qui veulent changer de vie.

David Thoumas, cofondateur et CTO d’Opendatasoft, éditeur français d’un logiciel de partage de données, présente cette société de la tech, créée en 2011 à Paris, comme l’exemple même de l’évolution qu’il constate dans ce secteur en pleine expansion. « La majorité des postes dans la tech sont encore à Paris, du fait qu’il y a peu d’entreprises spécialisées tech en région : un héritage de notre système centralisé où les grands groupes et les grandes écoles ont tous leur siège dans la capitale. En conséquence, les profils de créateurs et les talents sortis d’écoles prestigieuses y sont également, tout comme les investisseurs et les clients », enchaîne-t-il, pour conclure : « Dans ces conditions, pour les start-up qui démarrent, il est plus facile d’être à Paris… »

Pourtant, dès 2017, Opendatasoft a décidé d’ouvrir un bureau à Nantes (son autre bureau étant à Boston). « À l’origine, c’était par commodité, explique-t-il. Plusieurs collaborateurs voulaient en effet quitter Paris et ce bureau leur en offrait la possibilité. Avec la facilité de revenir rapidement à Paris en 2 heures de train pour le bon fonctionnement de la société et une proximité avec de grandes écoles ou des universités, implantées à Nantes, qui permettent de trouver de jeunes diplômés. » Un choix imité dans la foulée par plusieurs autres entreprises du secteur. De quoi, d’ailleurs, permettre le développement de plusieurs « pôles tech » en région, à Nantes mais aussi à Bordeaux, Lyon ou Lille.

« Depuis la fin 2019, et encore plus depuis la crise, le phénomène régional s’est accentué », précise David Thoumas, qui constate clairement un développement significatif de l’écosystème de la tech hors de Paris. Pour preuve, « de nouvelles start-up nous ont rejoints et de nouveaux collaborateurs également », ajoute-t-il. De fait, alors que seules cinq ou six start-up de la tech figuraient aux côtés des bureaux IT de grands groupes comme la SNCF ou La Poste, historiquement implantés à Nantes, il y a encore quelques années, « aujourd’hui, je compte au moins une vingtaine de grosses start-up, avec des rencontres et des événements qui se créent autour de cet écosystème local », dit-il.

Mobilités internes automatiques

Alors que son initiative d’origine ne se fondait pas sur le recrutement, Opendatasoft a profité de cette évolution pour revoir ses propositions. « Depuis 2020, nous publions toutes nos offres de recrutement en double, valables à Paris ou à Nantes », explique David Thoumas, avec les mêmes conditions et les mêmes salaires. « Les offres à Nantes partent plus vite : il y a moins d’offres sur place et il est plus facile d’exister en région pour les start-up de la tech qu’à Paris, constate-t-il. Et nous avons eu beaucoup de candidats qui postulaient du fait qu’il y avait un bureau de la société à Nantes. » La société compte désormais 70 salariés, dont dix à Nantes. « Disposer d’un bureau en région crée des occasions de mobilités. C’est intéressant pour les collaborateurs », conclut-il. D’ailleurs, Opendatasoft accepte automatiquement les demandes de mobilités du bureau de Paris vers celui de Nantes.

« Les mentalités ont évolué dans le secteur : désormais, les salariés sont plus mobiles, les jeunes talents, en particulier, bougent plus facilement car ils constatent qu’il est plus facile, désormais, de trouver un travail hors de Paris. Ils privilégient donc la qualité de vie dans le cadre de leur recherche d’emploi. C’est vraiment ce qui explique ce mouvement massif, qui va de pair avec la dynamique de créations d’emplois intéressants en région », analyse-t-il, même s’il pense toujours garder « son centre de gravité » à Paris.

Télétravail

Opendatasoft compte aussi dix salariés en 100 % télétravail. « Nous nous sommes montrés précautionneux sur le sujet au début, mais la double localisation nous a obligés à travailler nos process, notre culture de l’écrit et le fait de travailler en asynchrone. Ce qui nous a permis d’arriver armés pour la crise, d’ailleurs. Aujourd’hui, nous acceptons du 100 % télétravail pour des collaborateurs qui ne sont pas là où nous avons un bureau, indique-t-il. Cela nous offre également des pistes intéressantes pour aller chercher des profils que nous aurions eu du mal à fixer. » Ces profils commencent pour l’instant dans l’un des bureaux, avant de continuer la collaboration à distance. Sur ce point aussi, Opendatasoft est un exemple d’une tendance qui se répand.

Auteur

  • Lucie Tanneau