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Réformes : « Il faudra travaillerplus et plus longtemps »

L’actualité | publié le : 30.08.2021 | Benjamin d’Alguerre

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Réformes : « Il faudra travaillerplus et plus longtemps »

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

À l’occasion de son université d’été 2021, le Medef a appelé à la poursuite des réformes de l’assurance chômage et des retraites, ainsi qu’à la limitation dans le temps du passe sanitaire.

Geoffroy Roux de Bézieux a fait une sérieuse entorse à la tradition des universités d’été du Medef. Habituellement, ces évènements estivaux, lorsqu’ils se tiennent à proximité d’une élection présidentielle, voient les candidats défiler pour présenter leurs mesures programmatiques face à un aréopage de dirigeants patronaux. Mais pas cette année. Pour son édition 2021, la Rencontre des entrepreneurs de France (LaRef) aura préféré jouer la carte de l’entre-soi patronal. Même les syndicalistes se seront faits rares sur les pelouses de l’hippodrome de Longchamp. Seul Cyril Chabanier, président de la CFTC, sera venu débattre lors d’une table ronde dédiée à l’éthique dans les affaires. Quant à l’ancien leader cégétiste Bernard Thibault, ce n’est qu’en tant que membre du conseil d’administration du Comité d’organisation des Jeux olympiques qu’il a passé une tête à l’occasion d’un échange consacré aux futurs JO de Paris.

En l’absence de programme présidentiel, c’est Geoffroy Roux de Bézieux qui aura déroulé les désidératas de son organisation. Le passage de l’âge de la retraite à 64 ans ? « Il faut le faire », a martelé le patron des patrons. « Le seul moyen de répondre au défi du financement de la protection sociale, c’est de travailler plus et plus longtemps. » Une position qu’il réitérera le 2 septembre prochain lors de sa rencontre avec Jean Castex dans le cadre du sommet de rentrée sociale organisé à Matignon. Toutefois, pas question de brusquer le calendrier comme Emmanuel Macron a pu le laisser croire lors de son allocution du 12 juillet en annonçant son intention de remettre ce chantier à l’agenda. « Ce doit être un sujet de débat lors de l’élection présidentielle », estime Geoffroy Roux de Bézieux. Pour l’assurance chômage, en revanche, le calendrier doit être tenu. « Cette réforme doit entrer en vigueur au 1er octobre prochain comme le gouvernement s’y était engagé », a lancé le président du Medef. Balle reprise au bond par Bruno Le Maire et Élisabeth Borne, qui ont confirmé le calendrier. Seule inconnue au tableau dans l’application de la réforme, le nouveau calcul des indemnités chômage qui aurait dû rentrer en vigueur au 1er juillet dernier et s’est vu retoqué le 22 juin dernier par le Conseil d’État saisi par les organisations syndicales.

Sur la question du passe sanitaire qui divise le patronat, Geoffroy Roux de Bézieux est resté prudent : « Le passe sanitaire, ce n’est pas la dictature. Je suis favorable au passe, mais pas partout, pas tout le temps et le moins longtemps possible », a-t-il affirmé. Initialement, le Medef demandait un report de son extension à tous les secteurs recevant du public, mais n’a pas trouvé l’appui de l’exécutif. Et en cette période de reprise économique – Bercy prévoit une croissance 6 % pour l’année à venir –, les entreprises confrontées à des difficultés de recrutement s’inquiètent de l’influence du passe sanitaire sur le redémarrage de leur activité. S’il devait se prolonger après le mois de novembre, « il faudrait trouver des solutions », avance le Medef.

« Le “quoi qu’il en coûte”, c’est fini ! »

LaRef 2021 a été l’occasion pour le Medef de réclamer la fin des mesures exceptionnelles de soutien aux entreprises (activité partielle, PGE, etc.), à part pour les secteurs souffrant encore des conséquences de la crise, comme l’hôtellerie-restauration, l’évènementiel, l’aérien, les salles de spectacle ou le sport. « La prédiction de certains économistes d’un million de chômeurs supplémentaires ne s’est pas réalisée, les faillites en cascade annoncées n’ont pas eu lieu. L’État a soutenu les entreprises pendant 18 mois, mais aujourd’hui, il doit retourner à sa juste place. Personne n’est devenu entrepreneur pour vivre des aides de l’État », a indiqué le président du Medef. Message reçu par Bruno Le Maire. « Le “quoi qu’il en coûte”, c’est fini, maintenant, nous allons faire du sur-mesure », a confirmé le locataire de Bercy. Ce 30 août, le ministère des Finances réunit les branches concernées par la poursuite des difficultés économiques afin d’ajuster les aides publiques au cas par cas. À date, ce sont 168 milliards d’euros qui ont été dépensés par l’État en soutien aux entreprises.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre