Les normes de qualification sont-elles « obsolètes » ? C’est la question posée par le Céreq dans sa note de juin. En effet, le niveau de diplôme des actifs « s’élève plus rapidement que le niveau de qualification des emplois ». Entre 1994 et 2019, le nombre d’actifs occupés de bac+3 et plus progresse de 16 %, tandis que le nombre d’emplois d’ingénieurs et cadres n’augmente que de 7 %. À bac et bac+2, la progression est de 18 % alors que les professions intermédiaires n’augmentent que de 6 %. La détention d’un baccalauréat « tend à devenir la norme » pour accéder aux emplois non qualifiés, dans l’industrie comme dans les services. Ces emplois, dont le nombre reste stable, sont pourtant censés offrir des débouchés aux jeunes sans diplôme. Pour ces derniers, l’accès au marché du travail devient alors plus difficile, car les emplois d’exécution sont de plus en plus souvent occupés par des actifs diplômés. Les entreprises entretiennent ainsi un rapport « ambivalent » avec les normes de qualification, « entre survalorisation et relativisation du diplôme ».