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Sur le terrain

Formation : Emova Group se dote d’une école interne

Sur le terrain | publié le : 09.11.2020 | Lucie Tanneau

Le groupe de fleuristes aux 366 points de vente a décidé de créer une école pour valoriser le métier auprès des jeunes et permettre à des candidats malentendants, en difficulté d’apprentissage ou non francophone d’acquérir le savoir-faire et le diplôme. Avec un double objectif : s’inscrire dans une démarche de RSE et doper les recrutements.

La crise sanitaire ne va certainement pas susciter des vocations de fleuristes. Or « le métier de fleuriste est un métier d’art qui n’est aujourd’hui pas valorisé à sa juste valeur. Ce manque de reconnaissance entraîne une pénurie des vocations ». Face au manque de main-d’œuvre « et au manque de main-d’œuvre bien formée », Emova Group a décidé de créer son propre centre de formation, l’École florale Emova. Quarante élèves ont rejoint le groupe le 12 octobre pour cette première rentrée. Au programme, un CAP modernisé. « Les formations, souvent trop classiques, enferment l’apprenant fleuriste dans une conception traditionnelle de leur métier », regrette Emova qui va tenter, par son école de « réinventer l’enseignement du métier ».

Former des maîtres-fleuristes

« Nous nous alignons sur les référentiels des CAP de fleuriste (qui compte 420 heures de formation) », décrit Carol Geismar, la directrice du développement et de la formation Emova Group. « Mais nous souhaitons élargir l’enseignement du métier, car nous voulons former des personnes capables d’avoir une vision et de la créativité : des maîtres-fleuristes », détaille-t-elle. S’ajouteront donc des workshops et des activités avec des intervenants extérieurs. « Un bouquet est une œuvre d’art, mais aujourd’hui rares sont les fleuristes capables d’exprimer leurs idées », regrette-t-elle. Plus que la simple acquisition de la technicité du métier, la communication de l’école vante donc un apprentissage traditionnel enrichi de modules innovants (le merchandising, les techniques créatives, les métiers de la bouquetterie, la vente en B2B, l’excellence de la relation client, le digital, l’identité de marque et les réseaux sociaux…), grâce à des master class animées par des professionnels de ces métiers.

Les nouveaux élèves du groupe seront entourés de leur maître d’apprentissage, membre du réseau, et de professeurs, tous fleuristes, mais venus d’autres horizons. « Les cours en présentiel se déroulent au sein de notre siège à Issy-les-Moulineaux (92), juste au-dessus de la bouquetterie (qui réalise les bouquets tout faits pour son réseau et assure les commandes via Internet) ». La directrice du lieu, passée par les Arts déco, enseignera l’art graphique, tout en distillant sa connaissance du marché et de la rentabilité « qu’un fleuriste doit toujours avoir en tête ».

Un enseignement inclusif

Plus qu’une simple formation adaptée aux besoins du groupe, l’École florale d’Emova est aussi un projet de responsabilité sociale d’entreprise, qui cible les personnes malentendantes. « Nous trouvons injuste qu’une personne malentendante ne puisse accéder au métier de fleuriste », commence Carol Geismar. Le groupe a donc décidé d’investir sur l’e-learning pour accueillir des apprentis ayant des difficultés d’apprentissage. Dyslexie, dyspraxie, troubles de l’audition… « Les apprentis pourront regarder les vidéos autant de fois qu’ils le veulent », encourage la directrice du développement. « Cette année, plusieurs personnes ayant des difficultés d’apprentissage légères ou des handicaps plus lourds se sont inscrites : ils vont avoir besoin d’être coachés ». Ils bénéficieront d’un tutorat individualisé.

L’École florale s’inscrit aussi dans la volonté de développement à l’international du groupe. Grâce aux vidéos, traduites, la formation pourra être suivie par des non-francophones qui souhaiteraient rejoindre le réseau.

Se préparer au métier de demain

Enfin, dans le contexte lié à la crise sanitaire, l’accent sera mis sur le digital alors que le métier de fleuriste se développe de plus en plus sur Internet. « Nos apprentis doivent apprendre à séduire le client malgré le contact très limité qu’offre la vente en ligne : ils seront formés à ces techniques, afin que les bouquets arrivent en état, en temps et en heure. C’est le métier de demain et nos deux sites de e-commerce permettront aux étudiants de s’y familiariser. »

En termes de recrutement, aucune garantie à la sortie de l’école, mais un accès facilité pour les apprentis compétents et motivés au sein du réseau. Emova Group recherche en effet entre 100 et 150 fleuristes par an.

Emova Group en bref

• 366 points de vente.

• 1 200 collaborateurs ou franchisés.

• 400 apprentis.

• 5 marques (Monceau Fleurs, Cœur de Fleurs, Au nom de la rose, Happy et Bloom’s).

• 2 sites de e-commerce.

Auteur

  • Lucie Tanneau