À l’occasion d’un conseil des ministres extraordinaire, le Gouvernement espagnol a approuvé, en fin de semaine dernière, l’interdiction des licenciements « pour cause de force majeure, causes techniques, économiques et de production » liées à la crise du coronavirus. La mesure s’applique depuis le 28 mars aux CDI comme aux contrats d’intérim. S’ils sont suspendus, ces derniers devront reprendre ensuite.

Cette mesure radicale n’empêche pas les entreprises de recourir au chômage partiel, dont le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a simplifié la procédure, afin de l’accélérer. Selon les syndicats, ce sont déjà plus d’un million de salariés qui ont été mis en activité réduite. Mais pas question « de profiter de la crise du coronavirus pour se débarrasser des salariés. La crise n’est qu’une parenthèse », a déclaré la ministre du Travail et de l’Économie sociale, Yolanda Diaz.

Le 20 mars dernier, un sondage réalisé pour le quotidien « El Pais » faisait ressortir que la moitié des salariés craignaient de perdre leur emploi pendant la crise, et qu’une majorité d’entre eux estimaient que leur salaire serait réduit.

L’après-crise pourrait être douloureuse, également. Certaines prévisions font état d’un recul du PIB espagnol de 5,5 % cette année.