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Sur le terrain

États-Unis : Facebook cultive la diversité

Sur le terrain | publié le : 24.02.2020 | Lys Zohin

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États-Unis : Facebook cultive la diversité

Crédit photo Lys Zohin

Le réseau social en ligne, dont la vocation est de fédérer ses deux milliards et demi d’utilisateurs réguliers sur la planète, s’adresse par définition à des publics variés. DRH Monde de l’entreprise, Tudor Havriliuc explique pourquoi Facebook veut refléter cette diversité.

Souvent critiquées pour le faible nombre de femmes, d’Afro-américains, d’Hispaniques et de minorités en général dans leurs effectifs, les plus grandes sociétés de la Silicon Valley publient, depuis 2014, un rapport annuel sur la diversité, afin de mettre en avant leurs efforts dans ce domaine. « Pour nous, la diversité n’est pas qu’un slogan, c’est notre écosystème », lance Tudor Havriliuc, actuel DRH Monde, présent dans l’entreprise depuis dix ans.

Reste à s’assurer que, parmi les quelque 40 000 collaborateurs, tous les profils sont représentés, sachant que le vivier de la tech, notamment en ce qui concerne les femmes, n’est pas très étoffé. Alors qu’elles ne représentaient que 15 % de l’effectif technique en 2014, elles sont aujourd’hui 23 %, avec une représentante de choc, la directrice des opérations Sheryl Sandberg. Le 9 juillet dernier, Facebook a annoncé son ambition d’atteindre 50 % de diversité dans ses effectifs d’ici à 2024.

Soutien aux personnes LGBT

Facebook met aussi l’accent sur les LGBT. « Sans doute parce que la société a été cofondée par des Millennials, dont Mark Zuckerberg, elle a toujours fait preuve d’une grande ouverture et soutenu le mouvement », explique son DRH Monde, qui s’affiche ouvertement en tant que gay. Au-delà de l’engagement sociétal, la société y voit un avantage : en permettant à chacun d’être soi-même, sans dépenser de l’énergie pour travestir la réalité, elle estime pouvoir tirer le meilleur de ses collaborateurs. « Il s’agit de juger les collaborateurs sur leurs capacités et leur expérience, non sur leur identité sexuelle », dit-il.

Pour s’assurer que cette philosophie se traduit bien dans l’entreprise, Facebook a adopté plusieurs lignes directrices. Au-delà de la visibilité des LGBT, incarnée notamment par le DRH Monde – « ce qui prouve à tous que l’on peut être gay et atteindre un niveau de poste élevé », dit-il – la société participe activement, depuis toujours, à la marche des fiertés, un peu partout dans le monde. Elle dispose quasiment depuis sa création d’un groupe interne de soutien LGBT. Elle soutient également Human Rights Campaign, le groupe de défense des droits des personnes LGBT aux États-Unis, de même que nombre d’associations leur venant en aide, dont, aux États-Unis, le projet Trevor, une organisation visant la prévention du suicide chez les jeunes LGBT. Elle a adhéré à la Charte des Nations Unies sur la protection des droits des LGBT. Avec quelque 200 entreprises, dont Apple, Google, Microsoft, Bank of America, Goldman Sachs et Disney, elle a également signé, l’été dernier, une lettre envoyée aux juges de la Cour suprême concernant une prochaine décision sur des cas de discrimination dans l’emploi de salariés LGBT et transgenres, en s’appuyant sur la loi de 1964 concernant les droits civiques. Couvre-t-elle les LGBT ou non ? Telle est la question, sachant que la discrimination au travail au détriment des gays et transgenres est légale dans de nombreux États outre-Atlantique…

Si la situation a largement évolué, « nous ne sommes pas encore au bout de nos peines, que ce soit pour les LGBT, les femmes, les Afro-américains, les Hispaniques, sans oublier les origines sociales des salariés, déclare Tudor Havriliuc. Du fait de notre activité, nous sommes parfaitement positionnés pour aider les minorités, toutes les minorités, à se rassembler, lancer des groupes, donner de la voix et créer ainsi un impact positif ».

Des recrutements diversifiés

Dans le fonctionnement de l’entreprise au quotidien, Facebook a adopté plusieurs dispositifs. Ainsi, les recrutements doivent s’effectuer en s’appuyant sur un panel de candidats diversifié. Et les managers sont jugés chaque année en fonction de critères liés à la diversité. Enfin, Facebook a vu ses produits évoluer grâce à l’apport des « minorités » en son sein. Ainsi, « les utilisateurs peuvent choisir différents types de dénomination pour leur orientation sexuelle, qui reflète réellement leur identité », précise-t-il. Par ailleurs, la société californienne dispose d’une « chaîne » sur le web dévolue aux LGBT avec 22 millions d’utilisateurs. « Nos outils sont incroyablement efficaces pour offrir de la visibilité et faire évoluer la perception des citoyens sur les minorités. Nos outils peuvent vraiment être utilisés pour faire le bien et accroître l’acceptation de divers groupes dans la société civile », conclut-il.

Auteur

  • Lys Zohin