Après l’Edec numérique, l’Edec écologique ! Le 11 février, l’Opcommerce, opérateur de compétences du secteur du commerce, ses 19 branches adhérentes et la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) signaient le deuxième Engagement de développement de l’emploi et des compétences (Edec) de l’histoire de la filière. Si le premier, en date d’octobre 2017, visait à adapter les compétences des salariés aux enjeux de la transformation digitale des entreprises, ce second volet porte sur la transition environnementale de ces mêmes entreprises à l’heure de la prise de conscience écologique des consommateurs. « Les enjeux environnementaux sont primordiaux pour toutes les entreprises de la filière ! », assure Chrystelle Derrien, présidente CFDT de l’Opco.

Les ambitions portées par ce nouvel accord se déclinent en objectifs opérationnels. Un : réaliser une étude d’impact des effets de la transition écologique sur les emplois et les compétences dans la filière. Deux : inventer une ingénierie de formation en rapport avec les compétences liées à la transition écologique. Trois : construire un outil de diagnostic des pratiques écologiques des entreprises du secteur et créer une labellisation. Quatre : financer des actions de formation faisant intervenir des experts de la transition écologique dans les PME et TPE. Le déroulement de cet agenda est prévu pour la séquence 2020-2022, mais pour l’Opcommerce, le temps est compté : « Le projet de loi contre le gaspillage et économie circulaire peut profondément transformer la filière. Il y a urgence à repositionner nos entreprises sur le plan environnemental », explique Philippe Huguenin-Génie, directeur général de l’Opco.

L’autre ambition de l’Edec est la construction d’un portail « Prospective Compétences Métiers » ayant vocation à agréger toutes les données emploi-formation disponibles afin d’accompagner les branches professionnelles dans leurs travaux de prospective en matière d’évolution des emplois et des compétences. Là encore, les mutations sectorielles contraignent les acteurs de la filière à un agenda serré : « La transformation des métiers n’est pas nouvelle. La nouveauté, c’est la vitesse de cette transformation et l’accélération de son rythme. On sait prévoir les grandes tendances de fond, mais trouver le « just in time » est beaucoup plus difficile », observe Carine Seiler, conseillère spéciale au haut-commissariat à la transformation des compétences. L’Edec du commerce est d’ailleurs en partie financé au titre du PIC puisqu’il a reçu 600 000 euros des pouvoirs publics pour un budget total de 1,17 million d’euros.