logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Addictions : Neuf collaborateurs de Gaïatrend pratiquent le Mois sans tabac

Sur le terrain | publié le : 25.11.2019 | Lucie Tanneau

Image

Addictions : Neuf collaborateurs de Gaïatrend pratiquent le Mois sans tabac

Crédit photo Lucie Tanneau

Fabricant d’e-liquides, Gaïatrend accompagne ses salariés qui le souhaitent dans l’arrêt du tabac à l’occasion de la campagne nationale. Cette année, neuf fumeurs se sont vus fournir une cigarette électronique, pour les aider à tenir.

Depuis quatre ans, le ministère de la Santé organise avec Santé publique France et l’Assurance maladie le Mois sans tabac (lire Entreprise & Carrières n° 1455). De plus en plus d’entreprises soutiennent leurs salariés désireux d’arrêter de fumer avec des conseils personnalisés sur les différents types d’aide au sevrage (patchs nicotiniques, gommes à mâcher, cigarette électronique, inhaleurs, médicaments) afin que chacun soit en mesure de choisir celui qui convient le mieux. Chez Gaïatrend, leader français de la fabrication d’e-liquides (pour les cigarettes électroniques) basé à Rohrbach-lès-Bitche (Moselle), entre six et huit collaborateurs tentent d’arrêter de fumer chaque mois de novembre. Cette année, neuf salariés sont suivis par Xavier Martzel, directeur général, fondateur de la société avec son frère Olivier et chef aromaticien.

« Gaïatrend est engagé pour un monde sans tabac et il est donc cohérent de proposer ce Mois sans tabac à nos salariés », justifie-t-il. « Le suivi commence par un test CO Check +, qui permet de mesurer le taux de monoxyde de carbone présent dans le corps. » Certains atteignent des taux de 20 à 30 PPM (particules par million), ce qui est élevé.

Évaluer le profil de chacun

« Le test est un booster de motivation, car même s’ils se disent que le tabac n’est pas bon, quand ils fument, ils n’ont pas conscience de l’impact sur leur corps. Là, quand ils reviennent et voient que le taux a baissé, c’est encourageant », explique l’aromaticien. Souvent le test est refait deux à trois fois durant le mois. Le taux baisse après 48 heures sans tabac. « S’ils rechutent, ça se voit forcément sur le testeur, ça ne trompe pas », rappelle-t-il.

Après le test, le directeur général propose un entretien personnalisé pour évaluer le profil et la motivation de chacun. « Si la personne veut faire le Mois sans tabac juste pour suivre les collègues mais sans motivation personnelle, ce n’est pas la peine », constate-t-il. Gaïatrend leur fournit ensuite la cigarette électronique et les flacons adaptés à leurs goût et besoin de nicotine (pour 100 euros par salarié environ). Remplacer une addiction par une autre ? La société s’en défend. « Le but premier du Mois sans tabac est d’arrêter le tabac, qui contient du goudron et plusieurs substances cancérigènes », rappelle Xavier Martzel. D’après les derniers travaux du Haut conseil de la santé publique, la cigarette électronique peut constituer une aide pour arrêter ou réduire sa consommation. « Mais elle ne fonctionne que si l’on arrête la cigarette classique à côté, car les fabricants y ajoutent des antitussifs alors que la nicotine naturellement irrite le larynx, ce qui peut être désagréable au début mais il faut attendre 48 heures pour s’habituer », conseille-t-il à ses collaborateurs.

Soutien du collectif

C’est ce qu’a constaté Harmony Vigneron. Chef de produit en marketing embauchée dans la société depuis deux mois, cette jeune femme de 25 ans a décidé de saisir l’occasion pour tenter l’arrêt du tabac. « Les premiers jours ont été durs, car ça gratte la gorge mais rien à voir avec la dernière fois que j’avais essayé d’arrêter de fumer, sous hypnose : j’avais tenu trois jours mais de manière horrible », raconte-t-elle. « La cigarette électronique aide vraiment à tenir et le fait de croiser les collègues, qui ont toujours un petit mot d’encouragement, ou de pouvoir aller en parler à Xavier en cas de manque fait que ça se passe bien. » Fumeuse depuis dix ans, Harmony souhaite arrêter le tabac dans un premier temps, puis la nicotine dès que possible. « Il ne faut pas aller trop vite », conseille Xavier Martzel, « La nicotine est comme la caféine, une addiction, mais je conseille aux e-fumeurs de stabiliser d’abord leur consommation de liquide avant d’essayer de descendre leur taux de nicotine. »

Chez Gaïatrend, le Mois sans tabac permet tous les ans à quelques collaborateurs de stopper le tabac. « Chaque année, nous en avons un qui reprend, mais les autres arrêtent de fumer complètement ou continuent de vapoter régulièrement ou occasionnellement », se réjouit le directeur général qui se charge d’accompagner ensuite ces ex-fumeurs.

Auteur

  • Lucie Tanneau