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Accueillir les différences

Chroniques | publié le : 14.10.2019 |

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Accueillir les différences

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Meryem Le Saget conseil en entreprise

Aux quatre coins de la planète,

les gens vivent, pensent, agissent différemment, avec des croyances liées à leur culture, leur religion, leurs traditions. Les médias soulignent sans cesse ces différences et ces antagonismes. Les conflits se multiplient entre pays ou ethnies. En fait, les divergences d’opinions sont partout, même à côté de chez soi.

De plus, nous sommes dans l’ère du « moi je ».

L’individu veut s’exprimer. Il a pris conscience de son autonomie et du pouvoir de ses opinions. Dans cette profusion de voix qui veulent toutes être entendues, va-t-on à la cacophonie ? Il nous faudrait une capacité d’harmonisation à la hauteur du niveau d’expression de chacun.

Par confort, certains se replient sur eux-mêmes en recherchant uniquement la compagnie de ceux qui pensent comme eux. Internet y contribue activement, on s’abonne aux fils d’actualité que l’on apprécie, on tourne en boucle dans le même cercle d’idées et de sensibilités, on échange avec des groupes d’amis qui ont les mêmes opinions que soi, et les moteurs de recherche en rajoutent en nous conseillant des lectures, vidéos ou achats qui correspondent parfaitement à ce que l’on aime. On vit donc entouré de soi-même et son miroir. Formidable piège !

À force de consanguinité,

les personnes s’appauvrissent. L’ouverture d’esprit et la curiosité sont progressivement remplacées par la conformité. Corollaire : plus nous sommes à l’aise avec ceux qui sont « comme nous », plus notre intolérance augmente envers ceux qui « ne sont pas comme nous ». Avez-vous remarqué la violence avec laquelle les personnes s’interpellent sur les réseaux sociaux parce qu’elles n’ont pas les mêmes préférences ou les mêmes goûts ? Il est peut-être temps de choisir des réponses plus subtiles, plus humaines aussi.

Pour commencer,

prenons conscience de notre interdépendance. Tous les systèmes vivants sont interconnectés. Ce que l’on sait aujourd’hui sur les arbres, les plantes, et même les bactéries, nous montre que leur vie dépend des échanges intimes avec leur écosystème. Aucun organisme ne survit seul ; les systèmes vivants ont mis en place des procédés fort intelligents de solidarité et de coopération. En serions-nous dispensés ?

Développons ensuite notre capacité d’écoute.

Derrière tout conflit ou tension se cache le besoin d’être entendu. Cela implique de se mettre en posture d’écoute de nos interlocuteurs, de ne pas couper la parole aux personnes qui expriment des idées qui nous dérangent. Nous n’apprenons rien de nouveau de ceux qui sont tout le temps d’accord avec nous. La différence d’opinions crée le mouvement.

Enfin, sachons bâtir des consensus

avec ceux qui ne sont pas comme nous. Sur quels points, même insignifiants, sommes-nous d’accord ? L’objectif final de notre projet, les valeurs de respect entre nous, la présence d’une compétence clé dans l’équipe ? Cherchons ensuite d’autres points de convergence. Les grands consensus se construisent à partir d’une succession de petits accords : le délai du projet, la motivation à trouver une solution ? D’étape en étape, progressivement des pistes de solution émergent.

L’avenir est dans cette direction : savoir écouter l’autre, le prendre en compte et créer des consensus en accueillant nos différences.