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Digital : Open CFA : hors les murs et virtuel

Le point sur | publié le : 23.09.2019 | B. d’A.

Ouvert en 2017, l’OpenCFA de l’éditeur de contenus e-learning OpenClassrooms est le premier CFA hors les murs et 100 % à distance. Un modèle très observé, mais difficile à copier pour l’instant.

C’est une expérience qui commence à faire son chemin. Alors qu’il va souffler sa deuxième bougie, l’OpenCFA accueille déjà près de 400 alternants, engagés dans la trentaine de cursus proposés par l’établissement. Des parcours essentiellement orientés vers le numérique (développeurs, administrateurs systèmes et réseaux, etc.), mais aussi sur les fonctions transverses rencontrées dans les entreprises (manager RH, responsable de paie…). Originalité des cursus : ils sont tous réalisés de façon 100 % distancielle via la plateforme de cours OpenClassrooms. « C’est une façon de réinventer l’apprentissage », résume Pierre Dubuc, dirigeant de l’éditeur e-learning.

Si l’idée d’un CFA hors les murs et virtuel trottait depuis 2014 dans la tête de ses fondateurs, il aura fallu la promulgation de la loi El Khomri du 8 août 2016 pour lui permettre de véritablement émerger grâce à l’un de ses articles précisant qu’une formation en apprentissage pouvait désormais être réalisée toute ou partie à distance.

Formateurs « mentors »

« Cette offre permet de faire tomber les barrières géographiques qui empêchent parfois l’accès à l’apprentissage. Les entreprises susceptibles d’engager des alternants sont très sensibles à notre formule », explique Pierre Dubuc. Inspiré par le système de l’école 42 qui propose des cursus accessibles sans le bac (Xavier Niel fait d’ailleurs partie du tour de table de l’OpenCFA), l’établissement propose des titres allant du bac + 2 au bac + 5. Pas de bac, donc, mais des tests préalables destinés à évaluer le niveau du candidat avant de l’intégrer dans le programme. Au besoin, des espaces de coworking permettent aux alternants de se retrouver lors de leurs périodes d’apprentissage hors entreprises.

Et surtout, ils bénéficient des enseignements théoriques et du soutien des quelque 1 200 formateurs « mentors » de l’OpenCFA. « Aujourd’hui, près de 500 entreprises sont associées et acceptent nos alternants : des grands comptes comme Axa, Orange, CapGemini ou BNP, mais aussi tout un réseau de PME », annonce le dirigeant d’OpenClassrooms. Le taux de rupture de contrat n’excède pas, actuellement, les 7 %. « Il est vrai que nous nous situons sur des publics post-bac, ce qui limite les ruptures. Mais nous étudions les moyens de nous positionner sur des diplômes inférieurs », note Pierre Dubuc. Depuis 2019, l’établissement propose également des cursus de pré-apprentissage dans le cadre du Pic (Plan d’investissement dans les compétences).

L’OpenCFA reste pour l’instant, le seul établissement dans son genre : « C’est un modèle intéressant… mais difficile à dupliquer. Certains apprentissages par le geste ne peuvent être réalisés en e-learning », note Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France.

Ce que confirme Pierre Dubuc : « Il n’est pas si facile de créer un CFA virtuel. C’est un énorme travail logistique, mais surtout, à l’heure actuelle, les réseaux de centres de formation d’apprentis ne disposent pas encore des outils digitaux nécessaires à la reproduction du modèle. » Pas si simple à imiter, donc.

Auteur

  • B. d’A.