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Environnement : Le groupe Nicollin s’est lancé dans l’aventure

Le point sur | publié le : 13.05.2019 | Sophie Massieu

Le groupe de services spécialisés dans l’environnement est à quelques mois de l’ouverture de son CFA d’entreprise. Pour répondre à un besoin interne de chefs d’équipe et de managers intermédiaires, il a choisi de passer par la voie de l’alternance, alors même que cela n’était pas tellement dans sa culture d’entreprise.

Ils seront entre 10 et 15. En octobre prochain, le CFA d’entreprise de Nicollin ouvrira ses portes à sa première promotion d’alternants. Ils prépareront un BTS des métiers des services à l’environnement : « C’est une fonction transverse pour notre groupe, qui assure collecte et traitement des déchets, propreté, et eau et assainissement », justifie Patricia Jarlot, directrice de la formation. Le groupe montpelliérain figure parmi les premiers à se saisir de cette possibilité, offerte par la loi du 5 septembre 2018, de créer son propre centre de formation par l’apprentissage. Un paradoxe dans une entreprise peu coutumière du recours à l’alternance. « Sur un effectif de 6 000 collaborateurs, nous accueillions jusqu’à présent environ 10 apprentis par an formés par un CFA extérieur, explique Patricia Jarlot. La tradition, dans ce groupe familial, et donc les parcours de formation, consistaient à faire évoluer, en interne, des personnels déjà intégrés. » Mais un besoin conjoncturel a rebattu les cartes. Le groupe doit consolider ses effectifs de chefs d’équipe et de management intermédiaire. En cause : au moins 20 départs à la retraite dans les cinq ans à venir, et la nécessité de fournir des modules de formation en management aux personnes qui ont été, ou seront promues à ces postes, en interne.

La possibilité de déterminer soi-même des blocs de compétences, qui répondent au mieux à un besoin, figure en tête des critères qui plaident en faveur de l’ouverture d’un CFA d’entreprise, souligne Patricia Jarlot. De même que la possibilité offerte de « mixer les populations » d’apprenants, apprentis mais aussi quadragénaires inscrits en contrat de professionnalisation… Enfin, et c’est la raison pour laquelle les cours seront donnés au siège du groupe, sans recourir à des modules de cours à distance, la directrice de la formation y voit le moyen d’ancrer la culture de l’entreprise.

Tout mener de front

Le groupe Nicollin reconnaît qu’une telle opération présente un coût non négligeable. Et encore difficile à évaluer dans le détail, compte tenu des arbitrages ministériels qui doivent encore intervenir, notamment sur les fameux coûts au contrat. En parallèle, Patricia Jarlot œuvre à la mise en place des équipes pédagogiques, au moyen de ressources internes mais aussi de partenariats, avec la Chambre des métiers ou la région.

L’entreprise ne fait donc pas cavalier seul, même si Nicollin a choisi de construire son propre CFA : « La concurrence est rude dans notre secteur. Nous ne pouvions pas le concevoir avec nos homologues. Mais l’ouvrir à d’autres, plus tard, oui, nous y sommes favorables. Comme à nos fournisseurs, au travail commun avec Pôle emploi », imagine Patricia Jarlot. La directrice de la formation du groupe spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets se révèle, au final, enthousiaste à l’idée de mener à bien cette aventure dans un groupe au sein duquel elle travaille depuis maintenant plus de quinze ans. Mais le fait de devoir avancer sans maîtriser tous les paramètres et de tout mener de front – le volet RH avec le recrutement des étudiants, le parcours pédagogique et la gestion des aspects financiers – n’est pas de tout repos. Pour autant, elle prépare déjà l’étape suivante : « J’aimerais internaliser l’ensemble de notre politique de formation, construire une structure dédiée à la formation et à l’apprentissage, qui s’appellerait quelque chose comme N-académie…

Auteur

  • Sophie Massieu