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Les clés

Haro sur l’économie du bonheur

Les clés | À lire | publié le : 25.03.2019 | L. C.

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Haro sur l’économie du bonheur

Crédit photo L. C.

Connue pour ses recherches critiques sur le capitalisme affectif, la sociologue Eva Illouz récidive avec un nouvel essai collectif sur « la grande fabrique des marchandises émotionnelles ». « Un des aspects les plus originaux et remarquables de l’économie du XXe siècle est le fait que l’individu et ses émotions sont devenus les cibles d’une industrie qui vend de la santé mentale, de l’épanouissement, du bien-être ainsi qu’une constitution émotionnelle idéale », soutiennent les chercheurs. L’essai, radical et brillant, décortique au vitriol les pièges de cette vaste industrie du bonheur, poussant la logique très loin, puisque ce marché irait jusqu’à « transformer l’individu, qui en devient coproducteur ». Généraliste, ce livre s’attaque notamment au grand boom de la psychologie positive au travail, des stages et autres guides sur la gestion des émotions. Une mouvance du management qui tiendrait « de la marchandisation de la personne », fondée sur « un idéal de la santé mentale et de l’amélioration de soi ». Dans cette lignée, les auteurs fustigent le coaching en entreprise, et les coaches qui vendraient « du travail affectif » sur objectifs, « en apprenant à faire naître et à entretenir » chez les managers des sentiments positifs. Ce brûlot choque parfois. Mais il donne à réfléchir sur le risque de formater les comportements des salariés.

Auteur

  • L. C.