Les cadres français seraient-ils frileux ? Alors que deux tiers d’entre eux (62 %) envisagent de démissionner, 8 % seulement devraient finalement changer de poste malgré un marché de l’emploi favorable, le taux de chômage ne dépassant pas 3,5 % (contre 9 % pour l’ensemble de la population active). Même si la situation qu’ils vivent au sein de leur entreprise ne les satisfait pas, l’enquête Ifop Cadre emploi, présentée le 13 novembre, montre que la majorité des cadres hésitent néanmoins à bouger. La crainte de bouleverser leur quotidien, notamment l’équilibre vie personnelle-vie professionnelle dont ils bénéficient dans leur poste actuel (39 %) ainsi que l’organisation et les aspects financiers de la vie quotidienne, reste le principal frein au passage à l’acte. Pour quatre salariés sur dix, la démission est perçue plutôt comme un risque. Cela est surtout vrai pour les personnes de 50 ans et plus (54 %), les cadres des entreprises publiques (53 %), ceux qui ont un niveau de diplôme inférieur au bac (58 %) et ceux n’ayant aucune expérience d’une démission (53 %). En revanche, les personnes qui ont déjà démissionné (45 %) et les 18-34 ans (46 %) la voient plutôt comme une opportunité. Ces derniers sont aussi les plus nombreux à penser à démissionner (74 %). Parmi les facteurs qui pourraient les pousser à franchir le pas arrivent en tête : le manque de perspectives professionnelles au sein de leur entreprise (38 %) et la rémunération (37 %). Un sujet sur lequel les attentes des cadres restent fortes : pour 55 % une meilleure rémunération pourrait être en effet un élément déclencheur, avant un épanouissement professionnel accru (50 %). Ceux qui ont sauté le pas éprouvent pourtant du soulagement (36 %) et déclarent en avoir tiré des bénéfices, principalement au niveau de leur bien-être général (81 %), de leur vie personnelle (75 %) et de leur niveau de rémunération (75 %).