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Sur le terrain

« Les ressources humaines ont du mal à récolter des données “soft” »

Sur le terrain | publié le : 24.09.2018 | Lys Zohin

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« Les ressources humaines ont du mal à récolter des données “soft” »

Crédit photo Lys Zohin

La start-up a mis au point un outil à base d’intelligence artificielle pour mesurer et analyser l’engagement des collaborateurs. Et, mieux encore, l’accroître.

Quel constat vous a amené à lancer Bleexo ?

Mon constat est né de la solitude que je ressentais en tant que fondateur du cabinet de conseil Meltis, spécialisé en transformation des entreprises, et manager moi-même. Je sentais qu’il me manquait quelque chose, et c’était pareil autour de moi. Enfin, je voyais bien que les RH et les managers avaient du mal à récolter des données soft sur les équipes et encore plus à les traiter. L’idée de Bleexo a donc été de donner aux RH et aux managers des outils basés sur l’intelligence artificielle, pour établir un vrai diagnostic et proposer des solutions sous forme de conseils RH. Un médecin aujourd’hui ne peut pas se contenter d’outils de diagnostic dignes de Molière ! Il en va de même pour les RH.

Comment ça marche exactement ?

Une fois par semaine, ou tous les quinze jours ou une fois par mois, c’est selon, en 45 secondes, les collaborateurs répondent à une série de questions – notre plateforme comprend 39 questions standards comme : est-ce que votre manager vous fait des retours réguliers sur votre travail ? La stratégie poursuivie par l’entreprise vous paraît-elle claire ?, auxquelles nous pouvons ajouter des questions personnalisées pour nos clients, en fonction de leur secteur d’activité, de leur actualité, pour leur offrir une gestion plus contextualisée. Sans oublier que nos questions sont également customisées, au fur et à mesure que l’on connaît mieux la réalité de chaque collaborateur répondant. Puis, notre outil analyse en temps réel les données récoltées et offre ensuite au manager des initiatives possibles. Ainsi, s’il apparaît que les collaborateurs n’ont pas les idées claires sur la stratégie de l’entreprise, la plateforme peut lui proposer d’organiser une réunion d’information, ou de nouveaux éléments de langage sur le sujet…

Notre plateforme est avant tout un outil de médiation et une aide au dialogue entre RH et collaborateurs, le but étant d’améliorer l’engagement de ces derniers. Les entreprises ont compris que tout se tient : les salariés veulent du sens et de la reconnaissance. Ils travaillent mieux si ces deux conditions sont réunies, ce qui est bon pour l’efficacité, la productivité et la performance de l’entreprise dans son ensemble. Un cercle vertueux, en quelque sorte.

Ne craignez-vous pas que toutes ces enquêtes finissent par être vécues comme intrusives ?

Vous soulevez un point intéressant. Une anecdote cependant : craignant cette lassitude, l’un de nos clients avait précisément espacé les enquêtes. Et ce sont les salariés qui ont voulu revenir à une fréquence plus forte ! N’oubliez pas que ces enquêtes permettent aux salariés d’exprimer leur réalité – et chacun a la sienne. C’est donc d’abord un outil d’empathie. Loin d’être fatigués qu’on leur demande toujours comment ils se sentent, les collaborateurs apprécient de pouvoir s’exprimer. De fait, dire comment on se sent ou ce qu’on pense permet d’évacuer pas mal de choses. On note d’ailleurs une amélioration de l’engagement des collaborateurs dès l’enquête. Par ailleurs, si tous les salariés, quel que soit leur âge, sont dans ce cas, cette tendance est encore plus forte chez les Millennials, habitués qu’ils sont à donner en permanence leur avis sur les réseaux sociaux. Ils n’ont donc pas d’objection à le faire dans leur travail. Au contraire, ils exigent de le faire !

Auteur

  • Lys Zohin