Mais où est donc passé le premier semestre ? Pour beaucoup d’entre nous, le temps semble s’être emballé. Davantage de tâches tous les jours, des dizaines de sujets à traiter en parallèle, plus de mails à gérer, plus de décisions à prendre, c’est avec une sorte d’impuissance que nous reportons ce que nous n’avons pas eu le temps de faire.

elle aussi, est devenue plus complexe. Fini le temps où l’on pouvait choisir entre deux solutions rien qu’en analysant les avantages et inconvénients de chaque option. Ce monde-là n’est plus ! D’abord nous sommes devenus multi-perceptifs, nous captons des centaines de subtilités dans une situation. Nous fonctionnons comme un poste de radio qui capterait en permanence des dizaines de longueurs d’onde à la fois ! Ensuite, rien n’est plus noir ou blanc, la réalité qui nous entoure offre sans cesse des options multiples. Pas étonnant que, face aux décisions importantes, certains aient du mal à se positionner !

c’est comme si nous vivions l’émergence d’un monde différent. Et nous-mêmes sommes en train de devenir des êtres humains d’un nouveau type. Il nous faut juste le temps d’assimiler ces changements majeurs. Or cette « digestion », qui nous travaille en profondeur, consomme de l’énergie. Bien vivre dans ce monde nouveau signifie donc à la fois adapter ses façons d’agir et mieux se ressourcer.

Notre environnement nous envoie sans cesse des signes, à nous de savoir les observer et les comprendre. Comme un agriculteur expérimenté sait lire la météo sans avoir besoin d’appareils sophistiqués, en observant des dizaines de petits détails nous devrions être en mesure de mieux décider. Écouter son corps et ses émotions, sentir quand il faut lever le pied au lieu de s’entêter, choisir ses batailles pour ne pas se disperser font partie de ces perceptions très utiles.

À la différence des perceptions qui reposent sur les sens, l’intuition est une forme de connaissance directe, qui n’est pas du registre de la déduction. L’intuition s’exprime comme une petite voix qui nous parle intérieurement. Dans le brouhaha de notre quotidien, elle a besoin de silence pour se faire entendre. Bill Gates, par exemple, se prenait chaque année une semaine de tranquillité, pour réfléchir dans la solitude. Il raconte que ses meilleures idées ou visions lui sont venues lors de ces « think weeks ». Et nous, quels sont nos moyens de retrouver le silence et d’écouter notre intuition profonde ?

À force de vouloir être productif, nous sommes envahis de listes de choses à faire… qui malheureusement ont peu de rapport avec notre temps disponible ! Se ressourcer suppose que l’on ne soit pas « sous occupation » en permanence. La personne humaine n’est pas une machine, mais un être créatif. Or la créativité ne peut pas vivre confinée, elle a besoin d’espace. À nous de savoir alterner nos rythmes, ralentir, donner de l’air à nos idées, faire des pauses, rêver, nous mettre régulièrement hors du temps productif afin de recharger nos batteries. Profitons de l’été pour vivre pleinement ces moments précieux.