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« Demain, l’Anfa gérera davantage de fonds qu’aujourd’hui »

L’actualité | publié le : 02.07.2018 | Benjamin D’Alguerre

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« Demain, l’Anfa gérera davantage de fonds qu’aujourd’hui »

Crédit photo Benjamin D’Alguerre

Le délégué général de l’Association nationale pour la formation automobile annonce sa transformation d’Opca en « Opcom », Opérateur de compétences, anticipant ainsi la réforme de la formation professionnelle. L’objectif de cette accélération du calendrier est de répondre aux mutations de l’emploi dans le secteur automobile. Entretien.

L’Anfa n’a pas attendu la promulgation de la loi pour acter sa mutation en opérateur de compétences. Pourquoi ?

La rapidité de l’opération peut surprendre, mais les partenaires sociaux ne voulaient pas perdre de temps. Leur objectif était de passer un message fort à nos entreprises adhérentes : l’Anfa est dès à présent organisée pour continuer à travailler à leur service. Les besoins de la branche en formation sont énormes du fait des mutations technologiques auxquelles sont confrontées les entreprises des services automobiles (véhicules connectés, hybrides, autonomes…), mais aussi parce qu’il va falloir se préparer à un important renouvellement de la population active. La conjonction des départs à la retraite dans notre secteur et les mobilités externes font que 100 000 nouvelles personnes devront être intégrées d’ici 2022.

Cette transformation d’Opca en « Opcom » est grandement facilitée par le fait que les services de l’automobile sont depuis longtemps organisés en une branche unique, la 7e au plan national, dotée d’une seule convention collective qui couvre les 402 000 salariés de nos entreprises adhérentes. Grâce à cette organisation, l’Anfa possède déjà les outils qui lui permettront de remplir sa future mission d’opérateur de compétences : elle dispose depuis vingt ans d’un observatoire des métiers et des qualifications, crée et délivre des CQP et anime, depuis 1992, un réseau de 43 CFA-pilotes, sur l’ensemble du territoire. En outre, nous n’aurons aucun problème à concentrer nos efforts sur les entreprises de moins de 50 salariés comme le prévoit la future loi puisqu’elles constituent déjà l’immense majorité des entreprises de notre secteur.

Aujourd’hui, l’essentiel des contributions formation et apprentissage des entreprises passent par les Opca/Opacif. Demain, ces fonds seront majoritairement collectés par les Urssaf et transiteront par une multitude d’acteurs (France Compétences, Caisse des dépôts, CPIR…). Quelles conséquences pour les ressources de l’Anfa et le service apporté à ses adhérents ?

La collecte avait surtout le mérite d’offrir aux Opca une base de données des entreprises et des secteurs qui pouvait nourrir leurs observatoires. Ce travail d’observation devrait pouvoir se poursuivre puisqu’un récent amendement au projet de loi prévoit d’obliger les Urssaf à fournir ces renseignements aux opérateurs de compétences. Concernant les fonds, la question n’est pas tant celle des ressources collectées que celles gérées. Aujourd’hui, l’Anfa collecte et gère quelque 285 millions d’euros. Demain, elle en gérera vraisemblablement davantage ! Nous continuerons à collecter les contributions conventionnelles et volontaires des entreprises du secteur (soit environ 90 millions d’euros) ainsi qu’une taxe particulière destinée à l’équipement des CFA et des lycées professionnels (31 millions d’euros). Compte tenu du nombre très élevé d’alternants et d’apprentis (près de 35 000) et de la proportion forte d’entreprises de moins de 50 salariés, nous serons bénéficiaires des mécanismes de péréquation.

Selon la dernière rédaction du projet de loi, les opérateurs de compétences devront s’organiser suivant des logiques de métiers. Cela signifie-t-il que l’Anfa sera tentée d’attirer à elle des branches adhérentes à d’autres Opca ?

Ce ne sera pas aux Opca d’en décider, mais aux partenaires sociaux des branches. C’est à eux qu’il appartiendra de déterminer l’opérateur de compétences le plus à même de rendre les meilleurs services à leur branche. L’Anfa est aujourd’hui dédiée aux entreprises et salariés des services automobiles mais dans leur délibération, les partenaires sociaux ont fait preuve d’une volonté d’ouverture. Si d’autres branches estiment partager le même projet, nous apporterons les services attendus par rapport aux nouvelles missions des opérateurs de compétences. Nous sommes prêts à le faire.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre