logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Chroniques

Le management en France pourrait mieux faire : 12/20

Chroniques | publié le : 02.07.2018 |

Image

Le management en France pourrait mieux faire : 12/20

Crédit photo

Philippe Détrie La maison du management

Où en sommes-nous en France ? À suivre tous les articles, ouvrages, posts, conférences… difficile de se faire une opinion. Que vaut notre management en France ?

Une hétérogénéité réconfortante

S’impose en premier lieu une immense dispersion des réponses : une TPE locale ne ressemble en rien à un leader mondial, un conflit relationnel dans un petit commerce diffère grandement d’un PSE à logique boursière. Un état des lieux serait bien imprudent vu la multitude des situations. Et c’est bien : à chaque entreprise, son mode de management. Bien sûr, il reste des modèles, des principes, des démarches, des outils, mais l’art du management réside dans leur application : affaire de contextualisation. Deux entreprises, deux personnes ne seront plus managées de la même façon. L’individualisation est un progrès car chacun est unique. Mais unique comme tout le monde ! Existe-t-il alors des tendances communes ? Quatre analyses apportent des points de vue différents.

Le sens du travail est questionné

Le monde est fini, le temps s’accélère, les idéologies s’estompent, le tsunami numérique noie tout sur son passage… Nous avons déjà évoqué ici ces métamorphoses de la société qui créent pertes de repères et déboussolent un grand nombre. Jointes à l’arrivée d’une nouvelle génération en quête de sens, la question passe du pourquoi travailler au pour qui pour quoi ? Le développement durable, l’essor de l’ESS et de la RSE, l’émergence de l’entreprise à mission, la recherche du bien commun… sont des premières réponses. Ces nouvelles gouvernances intégrant toutes les parties prenantes balbutient encore, mais dans le bon sens : l’enjeu n’est plus d’être les meilleurs du monde, mais d’être meilleurs au monde. Il reste que notre management reste trop soumis au capitalisme financier et à un désengagement endémique chez certains (Cf. absentéisme) : 2/5.

Nos organisations se « démanagent »

Elles se libèrent, elles se déprocessent, elles se fluidifient. C’est tant mieux. L’incertitude de l’environnement exige une stratégie permanente d’adaptation. La plupart des organisations sortent de leur ankylose structurelle, c’est le rythme de leur transformation qui pose problème. Et là, le marché ne connaît plus que deux types d’acteurs : les agiles et les morts. La gangue de l’immobilisme est encore forte : quelques mécontents peuvent impacter l’ensemble de l’économie pour des revendications catégorielles, leur pouvoir de nuisance est incroyablement disproportionné. Heureusement, le CAC40, la French Tech, les start-up, les « co »… sauvent la moyenne : 3/5.

Du mot pouvoir au verbe pouvoir

Les rapports à l’autorité changent. Au pouvoir sur est privilégié le pouvoir de. On refuse l’argument d’autorité, c’est l’argument qui doit faire autorité. En un mot : « Même si tu es mon chef, si tu veux que je m’engage, explique-moi d’abord l’intérêt de ce que tu me demandes. » La subordination ne fonctionne plus, le management des personnes devient plus attentif à l’autonomisation, au transversal, à l’employabilité, à la convivialité, au bien-être. L’orientation est bonne mais lente (voyez la mise en œuvre laborieuse du télétravail), il faudrait totalement lâcher les chevaux plutôt que continuer à compter les moutons pour obtenir plus de 3/5.

Une culture en pleine évolution

Le chemin parcouru est impressionnant : une réclamation devient une source de progrès, une entreprise un lieu d’épanouissement, un échec une occasion d’apprendre, les savoir-être se développent, l’émotion a droit de cité, l’économie marchande devient nourricière !

L’opinion aujourd’hui est à l’optimisme, au positif, à l’audace. Le VP d’IBM Monde le déclarait à VivaTech : « La France développe aujourd’hui une énergie nouvelle. » Nous passons de l’ordre à la vie et à l’envie. Bravo : 4/5 ! Et encore un progrès pour le 5/5 : l’humour au travail, et la vie au travail sera belle… Comme je le disais à mes collaborateurs : « Vous avez beaucoup de chance de travailler avec moi, on finit toujours par ressembler à son chef ! »