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Sur le terrain

Recrutement : Ratier figeac tente de convaincre les cadres de se mettre au vert

Sur le terrain | publié le : 25.06.2018 | Adeline Farge

Crèches interentreprises aux horaires adaptés, conciergerie, aide à l’emploi du conjoint, etc. Implantée en plein territoire rural, Ratier Figeac peine à pourvoir ses postes qualifiés. Pour attirer les cadres de haut niveau, cet équipementier aéronautique ne lésine pas sur les moyens.

Pilote lean manufacturing, coordinateur HSE, ingénieur système hélice, ingénieur architecte électronique, ingénieur assurance qualité logiciel embarqué, font partie des postes qualifiés encore à pourvoir. Malgré sa renommée internationale, le sous-traitant de l’industrie aéronautique, Ratier Figeac, filiale d’UTC Aerospace Systems, peine à embaucher de nouveaux talents. Techniciens et ingénieurs préfèrent travailler à Toulouse, capitale de l’industrie aéronautique, plutôt qu’à Figeac, petite ville du Lot de 10 000 habitants. « Pour les métiers en tension, les recrutements peuvent s’étaler sur neuf mois. Nous subissons aussi l’absence de grandes écoles et d’universités à proximité. Les diplômés préfèrent rechercher en priorité un emploi là où ils ont suivi leurs études. L’entreprise est contrainte d’élargir son vivier de candidats expérimentés en se tournant vers d’autres territoires », observe Élisabeth Cerqueira, responsable des ressources humaines de Ratier Figeac.

Ainsi, le fabricant d’hélices, d’équipements de cockpit et d’actionneurs pour les grands donneurs d’ordres du secteur tels Boeing ou Airbus, expérimente des solutions innovantes pour attirer et fidéliser les talents sur le territoire, en coopération avec d’autres sociétés et acteurs institutionnels. Consciente que le recrutement d’un nouveau collaborateur repose sur d’autres critères que la rémunération et la seule fiche de poste, l’entreprise s’est donné pour priorité d’offrir un cadre de vie et de travail attractif à ses salariés.

Pour compenser la carence de services dans la commune, le fabricant a participé en 2016 à la création d’une crèche interentreprises, aux horaires adaptés aux contraintes des collaborateurs, puis à celle d’une conciergerie baptisée À la Rescouss coordonnée par le club d’entreprise Mode d’emplois et le Pôle territorial de coopération économique Figeacteurs. « Nous offrons aux nouveaux arrivants un package pour favoriser leur intégration dans leur nouvel environnement et les aider à mieux concilier leurs vies personnelle et professionnelle. Pour séduire les futurs candidats, nous devons leur donner accès aux mêmes prestations que les groupes implantés dans les grandes villes. Les modes de garde, le logement, l’emploi du conjoint sont également des éléments consultés par les cadres lors d’une mobilité », explique Jeanne Roques, responsable gestion sociale.

Pour éviter que les nouvelles recrues rebroussent chemin, les ressources humaines s’impliquent aussi dans la quête de l’emploi idéal du conjoint. Grâce à une application de la Chambre de commerce et d’industrie du Lot, « Emploi conjoints », l’entreprise diffuse leurs profils auprès d’autres recruteurs et n’hésite pas à transmettre des offres d’emploi via son réseau. Originaire de Pau, Christophe Dantin, ingénieur, a choisi de s’installer à Figeac avec sa compagne. En moins d’une semaine, cette infirmière a retrouvé un emploi dans une entreprise locale sans avoir la formation adéquate : « Nous avons aussi été mis en relation avec un prestataire qui a démarché les agences immobilières à notre place et a organisé des visites de logements sur une seule journée. Nous avons évité des déplacements inutiles et repéré les quartiers agréables sans connaître la région. » De quoi embaucher en toute sérénité. En 2017, la société a recruté 52 salariés, dont 40 % de cadres, et 37 depuis début 2018.

Auteur

  • Adeline Farge