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Réforme de la formation : “Pro-A” : une nouvelle vie pour la période de professionnalisation

L’actualité | publié le : 25.06.2018 | Benjamin D’Alguerre

La période de professionnalisation, évacuée dans les premières rédactions du projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », pourrait bien revenir dans le texte final, quoique sous une forme altérée. Exit la « période de pro », bienvenue à la « reconversion ou promotion par l’alternance » (surnommée « Pro-A »), revenue dans le projet de loi par le biais d’un amendement déposé par l’une de ses rapporteuses, la députée Catherine Fabre (LREM, Gironde). Destiné aux salariés en CDI ou en contrat unique d’insertion (CUI), ce nouveau dispositif leur permettra « d’accéder à une formation qualifiante en alternance, soit pour une promotion interne, soit pour une reconversion […] tout en gardant leur contrat de travail et leur rémunération », expliquait Muriel Pénicaud, le 11 juin dernier, lors de son discours à l’Assemblée à l’occasion de l’examen du projet de loi.

Pro-A vise notamment à répondre aux besoins des secteurs dans lesquels l’exercice de certaines professions réglementées « est conditionné par l’obtention d’une certification accessible uniquement en emploi » et pour lesquelles n’existe aucune offre de formation initiale, explique la députée dans l’exposé sommaire de son amendement. Certains secteurs, comme le médico-social ou le nettoyage, ont d’ailleurs de longue date structuré leur politique de formation et de promotion sociale en ce sens. Pour ceux-là, la fin de la « période de pro » était synonyme de danger immédiat pour la qualification des salariés de leurs entreprises adhérentes. La Fédération des entreprises de propreté (FEP) redoutait ainsi « un effondrement des certifications » dès 2019 faute d’un dispositif de remplacement, indiquait-elle en mai dernier.

Selon l’amendement, les actions de formation réalisées au titre du futur dispositif Pro-A pourront être réalisées soit par un organisme de formation, soit en interne de l’entreprise qui y aura recours. L’entrée d’un salarié dans le dispositif fera l’objet d’un avenant à son contrat de travail. Un futur décret précisera que seuls les salariés d’un niveau inférieur au BTS y auront accès.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre