Selon leurs spécificités, leurs collaborateurs et leur secteur d’activité, la recette n’est bien évidemment pas la même pour instaurer une culture de l’innovation et réussir leur transformation numérique. L’étude, menée auprès de plus de 1 900 professionnels des RH, des métiers et de l’informatique, dans 14 pays européens, a identifié quatre grandes typologies d’entreprises et propose des recommandations pour permettre aux dirigeants de « maximiser leur potentiel ». Un genre musical a été attribué à chacune : salsa, classique, électronique, rock.

Celles appartenant à la catégorie « salsa » ont une grande capacité à développer de nouveaux produits et services dont le cycle de vie est relativement court. Leurs points forts : des collaborateurs qualifiés, une excellence opérationnelle, un recrutement rapide, un environnement de travail attractif et une expertise métier.

Les entreprises « classiques » connaissent peu de développement de produits et services ni de changement d’organisation. Elles reposent sur un modèle établi, une mémoire institutionnelle importante, un fort sentiment d’appartenance des collaborateurs, un alignement métiers/informatique et une mission à fort impact social.

Les « électroniques », quant à elles, lancent régulièrement de nouveaux produits et services et réinvestissent systématiquement leurs bénéfices dans de grands projets à venir. Leurs atouts sont leurs talents, un modèle agile, une prise de décision rapide, un environnement très collaboratif et une culture organisationnelle forte.

Les structures « rock », enfin, innovent peu en matière de produits ou de services. Elles créent de nouvelles équipes pour gérer leurs projets clients et sont très dépendantes de leurs talents. Elles se différencient par un business model fluide, un recrutement flexible, un environnement de travail agréable, un fort alignement RH/informatique et sont au top en matière de digitalisation.

Ces quatre archétypes se répartissent de manière relativement équitable en France : 26 % des entreprises ayant participé à l’enquête sont « salsa », 26 % « rock », 25 % « classiques » et 23 % « électroniques ». Pour la grande majorité d’entre elles, la transformation digitale est une priorité stratégique, seules 7,3 % déclarent ne pas avoir engagé de démarche. Les entreprises doivent toutefois relever encore quelques défis pour imprimer une culture de l’innovation. La résistance culturelle au changement reste importante (34 %) même si celle-ci a nettement diminué par rapport à 2017 (45 %). La pénurie des compétences est, par ailleurs, toujours un obstacle à la transformation digitale. Enfin, l’étude montre que les expériences de transformation numérique les plus réussies reposent sur culture organisationnelle et une coopération des services entre eux. Notamment la capacité des RH à anticiper les besoins en compétences et à trouver les talents nécessaires à la pérennité de l’entreprise devient stratégique avec l’accélération de la digitalisation.