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Réforme de la formation : « L’Afpa doit se positionner sur l’apprentissage ! »

L’actualité | publié le : 18.06.2018 | Benjamin D’Alguerre

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Réforme de la formation : « L’Afpa doit se positionner sur l’apprentissage ! »

Crédit photo Benjamin D’Alguerre

Apprentissage, CEP, PIC, modularisation des titres professionnels… la réforme de la formation, actuellement en discussion au Parlement, pourrait ouvrir de nouveaux marchés pour l’Afpa. C’est en tout cas la position défendue par le syndicat national CFE-CGC du personnel des établissements de l’agence et son président, André Thomas.

En janvier 2017, l’Afpa cessait d’être une association pour devenir un EPIC. Depuis, tout semble s’être enchaîné : fin du plan « 500 000 formations », nouvelle présidence et direction pour l’agence, plan d’investissement compétences (PIC), réforme de la formation… comment vivez-vous ces bouleversements ?

Selon nous, cette conjonction d’éléments peut constituer une chance pour l’Afpa, afin de lui permettre de retrouver sa place dans le champ de la formation et lui permettre, enfin, de résorber un déficit structurel qui s’élève à près de 100 millions d’euros par an. Le 4 avril dernier, le conseil d’administration de l’agence a validé un plan stratégique en quatre axes (réingénierie de formation, passage d’une “offre catalogue” à une offre adaptée à la réalité des territoires et des entreprises, optimisation du patrimoine immobilier de l’Afpa avec d’autres acteurs de l’emploi, nouveau contrat social avec la possibilité d’une GPEC volontariste). Mais cette chance, il faut pouvoir la saisir : et pour ça, nous attendons un message fort de la part de l’État dans le cadre du contrat d’objectifs et de performance (COP) qui portera sur les cinq prochaines années.

Quelles opportunités la réforme de la formation pourrait-elle ouvrir pour l’Afpa ?

En premier lieu, le PIC. Ce plan, prévu pour s’étaler sur cinq ans, pourrait même constituer une composante essentielle de la transformation de l’Agence ainsi qu’un moyen presque naturel de résorber notre déficit. J’espère que l’Afpa est prête à répondre aux appels à projet. L’apprentissage peut également constituer une opportunité puisque demain, il ne sera plus nécessaire d’obtenir une autorisation administrative pour ouvrir un CFA. L’Afpa était très peu présente sur ce secteur avec seulement deux établissements agréés. À nous d’imaginer les solutions pour développer une offre sur ce secteur. Notre public n’est pas un public de CFA. C’est un public de jeunes adultes. Donnons-lui sa chance ! Si la France veut former 200 000 apprentis de plus par an, le dispositif actuel ne peut pas suffire. Autre marché possible : le conseil en évolution professionnelle (CEP). Les personnels de l’Afpa en délivrent déjà presque « naturellement » auprès des 450 000 personnes qu’ils reçoivent et informent chaque année. Enfin, il y a l’activité liée à la modularisation de diplômes ou de titres en bloc de compétences que le gouvernement veut développer. Là encore, c’est un sujet que l’Afpa maîtrise puisqu’elle le fait déjà pour les titres du ministère du Travail.

On pourrait vous reprocher de vouloir vous positionner sur le terrain des organismes de formation privés. Or, en son temps, la Fédération de la formation professionnelle (FFP) s’était montrée très réticente à voir l’Afpa grignoter le marché des entreprises.

Ce n’est pas le cas. L’Afpa n’a pas vocation première à aller sur un marché tel que celui du CPF monétisé. Lorsque nous travaillons avec des PME, c’est souvent pour former des salariés à bas niveaux de qualifications. Ce ne sont pas des publics qui intéressent Demos ou Cegos, par exemple. Par ailleurs, pour des raisons historiques, l’Afpa dispose d’un maillage territorial national très étendu. Des centres Afpa, on en trouve partout en France. Et souvent,, il s’agit des seuls centres de formation accessibles aux chefs d’entreprise et aux actifs sur un territoire donné pour peu qu’il soit éloigné des grands centres urbains, c’est-à-dire à des endroits où l’offre privée n’ira jamais.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre