Dans une perspective féministe, ce livre de recherche sociologique offre un comparatif de l’égalité professionnelle hommes-femmes dans différents pays. Au travers d’une vingtaine d’études, les chercheurs analysent les avancées et les freins qui demeurent. Ils constatent que les législations en matière d’obligation des entreprises portent leurs fruits, notamment en France depuis 2001. Mais les contributions montrent que cet équilibre tient à la prise en compte de la maternité. En Espagne ou aux États-Unis, la faiblesse des politiques familiales – congés parentaux non rémunérés, manque de crèches – resterait selon eux une entrave majeure : en Espagne, « les femmes travailleuses demeurent au service de la famille » observe une sociologue, ce pays investissant deux fois moins que le nôtre dans la garde des enfants. Le livre donne aussi du grain à moudre pour les entreprises, critiquant les pratiques d’enpowerment qui se développent en France ou en Inde. Faut-il développer le mentorat ou les réseaux de femmes cadres pour encourager leur carrière ? Dans un article à ce sujet, la sociologue Sophie Pochic dénonce « un cadrage élitiste de la gestion de la diversité » qui oublie les autres salariées afin « de plaire aux marchés ». Pas tendre, mais finement analysé.