Les entreprises françaises de la Tech for good – la technologie mise au service d’un objectif social ou environnemental – ont désormais leur maison commune. C’est en tout cas l’ambition que se fixe France Eco-Sociale Tech (Fest), mouvement rassemblant quelque 70 entrepreneurs (essentiellement des start-up) et investisseurs du digital à vocation bienveillante, inauguré le 18 mai. « Il était urgent de fédérer les acteurs de la Tech qui portent ces valeurs, de leur permettre de partager des ressources afin de développer un écosystème autour de cette chaîne de valeur et d’être leur porte-parole auprès des institutions publiques ou privées », explique Anita de Voisins, trésorière du mouvement et directrice des investissements du hub de start-up Investir&+. Pour autant, Fest, aujourd’hui adossée à France Digitale, n’ambitionne pas de devenir le syndicat professionnel des entreprises de la Tech for good, mais plutôt une organisation-ressource au service de l’écosystème du secteur.
Première transcription concrète de cette volonté de faciliter la vie des entrepreneurs digitaux : la publication, le 24 mai, à l’occasion du salon VivaTech, d’une cartographie des ressources existantes permettant aux professionnels du secteur de développer leur activité. « Un acteur de la Tech n’est pas forcément au fait de ce qui existe dans son environnement. Notre idée, c’est d’établir une base de données des professionnels auxquels un entrepreneur de la Tech for Good peut faire appel : qu’il s’agisse de financeurs, d’investisseurs, d’incubateurs ou de collectifs de travail. », indique Paul Duan, fondateur de l’ONG Bayes Impact (qui s’est donnée pour mission d’étudier l’impact des algorithmes sur le bien commun) et vice-président de Fest.
Parmi les ressources identifiées dans cette “V1” de la cartographie : des plateformes de crowdfunding comme MicroDON ou HelloAsso ; des fondations ou institutions gouvernementales à l’image de French Impact ou de La France s’engage, voire des lieux de création et des espaces de coworking tels le Liberté Living Lab. « Pour l’instant, une cinquantaine de ressources ont été identifiées, mais notre base de données est évolutive et sera remise à jour au fur et à mesure », précise Paul Duan. Mais au-delà du pratico-pratique, Fest se veut aussi un laboratoire d’idées. À ce titre, le mouvement s’est doté de plusieurs groupes de travail chargés de plancher sur des thématiques liées à l’éthique. À l’image de l’influence de la data sur les organisations ou sur les possibilités ouvertes par la future loi Pacte qui prévoit d’étendre l’objet social de l’entreprise (OSE) ou d’instaurer l’entreprise à missions sur le modèle des “B.Corps” anglo-saxonnes.
