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Formation : Les ambitions de la FFP

L’actualité | publié le : 04.06.2018 | Benjamin D’Alguerre

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Formation : Les ambitions de la FFP

Crédit photo Benjamin D’Alguerre

100 000 alternants supplémentaires, 3 millions de comptes personnels de formation (CPF) utilisés et 7 millions de personnes engagées dans un parcours de formation à l’horizon 2021. Telles sont les ambitions du nouveau président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP) qui par ailleurs attire l’attention sur les clarifications nécessaires au projet de loi Pénicaud.

La FFP vise haut ! Le 24 mai, à l’occasion de la présentation officielle de sa nouvelle équipe dirigeante qui a vu l’auvergnat Pierre Courbebaisse succéder, le 13 avril dernier, à Jean Wemaëre, président historique de l’organisation depuis 1991, la Fédération a dévoilé ses ambitions pour la formation et l’apprentissage. 100 000 alternants supplémentaires, 3 millions de comptes personnels de formation (CPF) utilisés et 7 millions de personnes engagées dans un parcours de formation pour rattraper les moyennes de l’OCDE. Et le tout à horizon de trois ans. À condition, cependant, que la future loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » portée par Muriel Pénicaud et dont l’examen parlementaire a débuté le 24 mai, tienne compte des différents « points de vigilance » identifiés par la Fédération. Car si la FFP a soutenu la volonté de réforme du gouvernement, certains points du projet de loi tel qu’il sera présenté au Parlement lui semblent encore flous.

Sur l’alternance, en premier lieu, la FFP appelle à la mise en place d’une « période de transition » entre l’actuel système et celui qui sortira de la réforme à venir. Avec pour objectif de ne pas vider le contrat de professionnalisation au profit du seul apprentissage. « Les finalités de ces deux contrats sont différentes : il ne s’agirait pas de privilégier l’un par rapport à l’autre et de laisser le temps aux acteurs proposant des contrats de professionnalisation de se lancer sur l’apprentissage », plaide Pierre Courbebaisse. La Fédération lancera d’ailleurs dès septembre un travail commun avec l’Apec afin de réaliser un baromètre de mesure de « l’espérance de l’alternance » pour mieux guider ses adhérents vers cette voie de formation. Concernant le transfert de l’apprentissage aux branches professionnelles, la FFP, adhérente au Medef, a soutenu ce projet, mais estime aujourd’hui que tout pouvoir ne doit pas être ôté aux régions. Ainsi, l’enveloppe prévue pour la péréquation entre CFA (250 millions d’euros) est jugée « insuffisante » par Pierre Courbebaisse qui souhaiterait « au moins » la voir triplée. Idem concernant l’ex-barème (la part de la taxe d’apprentissage dévolue au financement des établissements scolaires professionnels) que la Fédération ne souhaite pas voir complètement disparaître.

Un sursis pour la période de pro

Autre inquiétude : le devenir de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), appelée à devenir une simple commission de la future agence France Compétences. La FFP craint que, privée de son autonomie, elle ne dédaigne les titres professionnels du ministère du Travail au profit des seuls CQP de branches et des diplômes de l’Éducation nationale. « Ces titres et diplômes, qui contiennent des matières générales et mettent des années à être créés ne conviennent pas à une partie du public », explique Guillaume Huot, vice-président de la FFP.

Enfin, l’objectif des 7 millions de salariés en formation d’ici 2021 ne pourrait être atteint qu’à moins de clarifications du gouvernement sur son projet de loi. Sur la période de professionnalisation, notamment, que la réforme fait disparaître. La FFP demande un sursis de deux ans, au moins, pour ce dispositif. « 300 000 personnes y sont aujourd’hui engagées, c’est la preuve qu’elle ne doit pas être annulée du jour au lendemain », plaide Bernard Monteil, vice-président de la Fédération en charge de la qualité et de l’évolution des métiers. Le CPF, surtout, est l’objet de toutes les attentions. Si la FFP soutient sa monétisation (tout en regrettant son sous-financement à 14,28 euros de l’heure), elle espère un outil qui ne devienne pas « une nouvelle usine à gaz comme en 2014 » et préconise, notamment, que de futurs accords d’entreprises ou de branches puissent encadrer sa coconstruction entre l’employeur et le salarié. Enfin, la Fédération remet sur la table l’une de ses propositions emblématiques : un crédit d’impôt formation visant à « susciter de l’appétence » pour se former.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre