Manque de réseau, méconnaissance des codes, pénurie d’accompagnement, les jeunes élèves de 3^e des quartiers dits prioritaires pour l’éducation sont souvent à la peine lorsqu’il s’agit de trouver un stage d’observation en entreprise d’une durée de trois à cinq jours. Or il est obligatoire depuis 2005. Ce petit séjour dans la « vraie vie » est censé donner des clés pour comprendre le fonctionnement d’une entreprise, voire susciter des vocations professionnelles.

Dans le cadre de sa politique en faveur des quartiers prioritaires, qui a fait l’objet d’une communication le 22 mai, Emmanuel Macron a annoncé un dispositif spécifique permettant d’offrir des stages de 3^e aux collégiens des quartiers classés en REP et REP +. C’est la fondation FACE – les entreprises contre l’exclusion – présidée par Gérard Mestrallet, président de Suez, qui va servir de relais à cette initiative. Elle s’est engagée à mettre en place une plateforme numérique facilitant l’accès à ces stages de découverte, grâce à des outils numériques adaptés, de nouvelles approches didactiques d’orientation et des formes innovantes de médiation culturelle qui permettront aux jeunes de découvrir les organisations, tout en favorisant la valorisation de la mixité des métiers et en affirmant la responsabilité sociétale et éducative des entreprises. De fait, l’outil doit également inciter les entreprises, grandes ou petites, à l’engagement en faveur de ces jeunes. Après tout, ce seront aussi leurs salariés demain…

Au total, ce sont 30 000 stages qui devraient être proposés. FACE accompagne déjà chaque année plus de 40 000 élèves dont 5 000 à la recherche de stages. Mieux, le programme de la fondation inclut la possibilité d’obtenir une bourse de stage, une préparation spécifique à la période de découverte en entreprise voire un mentorat spécialisé. FACE compte quelque 5 650 entreprises dans son réseau, engagées sur 426 sites d’action, le tout en association avec des partenaires locaux et nationaux. Il s’agit, selon la fondation, d’expérimenter et de développer de nouvelles alliances entre le système éducatif et les acteurs économiques. Avec cet engagement à fournir 30 000 stages à ces élèves, « FACE illustre ce grand mouvement de responsabilité sociétale et territoriale de l’entreprise », a déclaré Gérard Mestrallet, pour ajouter : « Dans la dynamique de la loi Pacte et pour l’émancipation de tous les habitants des quartiers prioritaires, les entreprises doivent aussi être encouragées à s’engager plus encore en matière de RSE et de mécénat social. »