SOS Homophobie a publié son 22^e rapport annuel, mardi 15 mai. En 2017, l’association a recensé des actes homophobes plus nombreux, et des agressions physiques en plus forte hausse encore. Qu’en est-il au travail ? 11 % des actes recensés ont été commis dans l’environnement professionnel, indique le rapport. Le plus souvent, il s’agit d’insultes (49 % des cas signalés), « toujours monnaie courante dans l’environnement professionnel », déplore l’association. L’homophobie prend également la forme de rejet, de discrimination, de diffamation, d’outing, d’agressions physiques (9 % des cas signalés) ou sexuelles (2 % des cas). Lorsque l’employeur est lui-même homophobe, la victime peut faire les frais d’un licenciement (5 % des cas signalés). Et les homosexuels se heurtent plus souvent à un plafond de verre dans l’entreprise, quand ils ne risquent pas une mise au placard. Dans près de la moitié des cas (49 %), les agressions sont le fait de collègues. Parfois de supérieurs hiérarchiques, plus rarement de subordonnés. Et parfois encore de clients. Heureusement, les gays et lesbiennes ne sont pas toujours seuls face aux atteintes. « Il arrive que des collègues ou des supérieurs interviennent pour défendre les victimes, à l’exemple de Michelle, responsable des RH, qui sollicite SOS Homophobie pour savoir quelles démarches engager pour protéger un de ses agents », cite le rapport. Mais les interpositions restent rares. « La dynamique de groupe, si elle n’est pas interrompue par une ou plusieurs personnes en dehors de la victime, conforte les agresseurs dans leur position au sein de l’entreprise », prévient l’association. Les employeurs auraient tort de rester les bras croisés. D’autant que l’homophobie a aussi ses coûts pour l’entreprise. Harcelées au point d’en souffrir, les victimes risquent fort de partir en arrêt maladie, voire de démissionner, emportant leurs compétences avec elles.