« Il y a dix ans, le seul exploit dont pouvait se prévaloir Oliver Hilburger, c’était d’avoir joué de la guitare dans un groupe de rock néonazi. Aujourd’hui, il est à la tête d’un syndicat de droite, qui a réussi à mettre un pied dans l’une des plus grandes entreprises allemandes », racontait récemment le Financial Times. En mars dernier, la Zentrum Automobil, le syndicat d’Oliver Hilburger, a gagné 47 sièges dans le comité d’entreprise d’une usine Daimler, à Untertürkheim, près de Stuttgart, celle qui fabrique des Mercedes, avec 13,2 % des voix. Du jamais vu depuis cinquante ans. Les dirigeants de Daimler n’ont pu qu’admettre leur inquiétude, et réitérer leur soutien aux valeurs de l’entreprise, à l’opposé de celles véhiculées par Oliver Hilburger.
L’élection met en lumière l’attrait croissant, dans la classe ouvrière, longtemps acquise à la gauche, des mouvements nationalistes et xénophobes, relève le quotidien des affaires britannique. D’autres syndicats de droite cherchent également à défier le puissant IG Metall et les autres grandes organisations syndicales outre-Rhin, qui, au sein de ces comités d’entreprise, négocient avec la direction les conditions de travail et les augmentations de salaires.