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Mixité : Les hommes plus optimistes que les femmes sur l’égalité

L’actualité | publié le : 16.04.2018 | L. Z.

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Mixité : Les hommes plus optimistes que les femmes sur l’égalité

Crédit photo L. Z.

La fondation WIF vient de publier les résultats d’une étude européenne sur les stéréotypes et la perception de la mixité dans les grands groupes. Si la plupart des pays étudiés partagent les mêmes clichés, la France se distingue en ce qui concerne la perception d’une « masculinisation » des femmes dirigeantes.

Ce sont quatre grands groupes : L’Oréal, BNP, Engie et Oracle qui ont été mis à contribution pour la bonne cause. Une étude, réalisée par la fondation WIF (Women Initiative Foundation), créée en 2016 et qui anime un réseau de mentors et de mentees (les personnes bénéficiant des conseils de mentors) à l’échelle de la planète. L’enquête, en partenariat avec le Laboratoire de recherche en génie industriel de Centrale Supélec, a été réalisée auprès de quelque 2 400 managers et cadres, en France, en Allemagne et en Italie. Si certains enseignements ne sont pas surprenants – ainsi, on apprend que les stéréotypes de genre, masculin et féminin, sont, quel que soit le pays, bien souvent identiques –, d’autres donnent à réfléchir. Ainsi, partout en Europe, les femmes sont perçues comme organisées, pragmatiques, à l’écoute et peu autoritaires, tandis que les femmes dirigeantes sont, elles, vues comme pragmatiques, combatives, carriéristes et peu à l’écoute… De même, répondants et répondantes s’accordent pour percevoir les contraintes familiales comme le principal frein à la mixité dans le travail, au point que, pour 72 % des répondants, si les femmes sont moins représentées dans les postes à responsabilités, ce serait pour cette raison. Un chiffre qui monte d’ailleurs à 85 % en Allemagne. En France, toutefois, 72 % des femmes citent également l’autocensure, alors qu’en Italie la deuxième cause perçue par 66 % des femmes est le fait qu’elles doivent davantage faire leurs preuves…

Quoi qu’il en soit, la France se distingue sur un point : les femmes qui ont du pouvoir au sein d’une entreprise sont considérées comme plus « masculines » dans l’Hexagone qu’ailleurs. Aussi bien par les hommes que par les femmes, d’ailleurs. En revanche, « en Allemagne et en Italie, les femmes et les femmes dirigeantes sont perçues de la même façon », précisent les experts de la fondation WIF. Cette perception de femmes de pouvoir plus « masculines », qui touche 52 % des Françaises interrogées, par exemple, pourrait avoir comme source le fait que les dirigeantes seraient perçues comme étant plus dures dans leur façon de manager et plus carriéristes que les hommes, hasardent les experts de WIF.

Stratégies dans les entreprises

Enfin, les hommes sont bien plus nombreux à considérer que les choses avancent, voire que l’égalité est déjà en place pour les femmes dans les entreprises… « Plus des deux tiers des hommes estiment que le genre n’impacte ni l’évolution de carrière, ni la rémunération », révèle ainsi l’étude. À l’inverse, 73 % des femmes pensent que les hommes sont mieux rémunérés à compétences égales et 66 % qu’il est plus dur de devenir cadre dirigeant pour une femme. Par ailleurs, c’est en Allemagne que le « climat d’égalité est le meilleur » et « en France qu’il y a le plus d’écarts de langage à l’égard des femmes (perçus par 40 % des répondantes contre 10 % à 15 % ailleurs) », pointe la WIF dans son commentaire.

De quoi donner des pistes de réflexion aux entreprises et aux DRH qui veulent se saisir de ces dossiers. Martine Liautaud, présidente et fondatrice de la WIF, fait d’ailleurs valoir que l’objectif de l’étude est « d’identifier des leviers qui faciliteraient la carrière des femmes et surtout, permettraient la mise en place de stratégies plus égalitaires dans l’entreprise. »

La situation est-elle meilleure de l’autre côté de l’Atlantique ? Pas forcément… Les études menées par le cabinet McKinsey et le Clayman Institute (Université Stanford), font apparaître un certain nombre de similitudes avec les résultats de l’étude WIF. Ainsi, les stéréotypes sur les femmes sont presque identiques de part et d’autre de l’Atlantique. Et comme en Europe, les Américains ont une perception plus optimiste du climat d’égalité que les Américaines… Seule distinction, la question de la conciliation entre vie privée et vie professionnelle, qui reste une forte problématique féminine aux États Unis, en particulier en ce qui concerne la maternité, ce pays ne bénéficiant pas de congés maternité, contrairement aux autres pays industrialisés.

Auteur

  • L. Z.