Arrivée sur le marché après tout le monde, ou presque, la PME de VTC francilienne Marcel s’attaque à son impact environnemental autant qu’à une politique sociale respectueuse de ses chauffeurs.
Le transport à la demande porte à porte pollue, et le secteur a donné naissance à un substantif, l’ubérisation, pour dépeindre la précarisation des conditions de travail. Lorsque Marcel se lance en 2014, la PME francilienne de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) entend se différencier en menant une politique de responsabilité sociale de l’entreprise. Parce que ses fondateurs, Bertrand Altmayer et Benoît Richard, sont déjà sensibilisés à ces questions, mais aussi parce que, arrivée plus tard que ses concurrents sur un marché très prisé, il lui faut se faire une place.
Au départ, pas de plan d’action, mais des initiatives morcelées. Dans le domaine social, il s’agit de mieux traiter les chauffeurs, par exemple de leur fournir leur planning à l’avance, en début de journée. « Les chauffeurs pris en considération offriront une meilleure qualité de service à nos clients et la société aura moins de turnover », explique Cyril Masson, l’actuel DRH de Marcel, qui porte aussi la casquette de directeur de la RSE.
Si les chiffres sur la durée d’engagement des chauffeurs ne sont pas disponibles, tout le monde semble y trouver son compte et la volonté de structurer la politique de RSE s’est faite jour en 2017. Accompagné par Greenflex et BPI France, Marcel a conçu un plan d’action RSE.
Sur le plan social, tous les trimestres, elle réunit les chauffeurs dans des groupes de travail, afin de les écouter et de construire avec eux une collaboration efficace et respectueuse. En interne, elle met en place un comité RSE, qui comprendra six personnes, un représentant par service de la société, chacun devant porter un projet personnel en lien avec la thématique. Les collaborateurs, par ailleurs, ont à leur disposition un logiciel qui leur permet d’évaluer quotidiennement leur qualité de vie et leur bien-être au travail.
Sur le plan environnemental, l’action est double. En interne, les collaborateurs sont invités à pratiquer des écogestes et les chauffeurs reçoivent des informations sur l’écoconduite. Mais surtout, Marcel veut agir sur son impact environnemental. « Nous voulons le diminuer autant, sinon plus, que nous n’augmentons notre activité », résume Cyril Masson. La société propose déjà une flotte verte, avec des véhicules hybrides. Mais elle ne représente que 10 % à 15 % des voitures en circulation : « Nous réfléchissons à mettre en place des incitations financières pour convier les chauffeurs à choisir ces véhicules, en leur donnant la priorité lors de la réservation de courses, par exemple », explique Cyril Masson, qui ajoute que, cette année, la société entend aussi développer une offre 100 % électrique qui, espère-t-il, devrait compter des centaines de véhicules. Une extension rendue possible par le rachat de l’entreprise l’an dernier par RCI banque et services, une filiale de Renault.
Mais Marcel n’a pas attendu ce rachat pour compenser ses émissions carbone, dès 2016, en partenariat avec la société Ecoact, qui a surtout financé des énergies éoliennes avec la contribution de Marcel l’an dernier.
Environnement, social, actions internes et externes… C’est la création d’un « écosystème citoyen autour du VTC » qu’entend créer Marcel, selon son directeur de la RSE, bien convaincu qu’une telle politique est fédératrice et attire les « talents », et persuadé que « les salaires ne sont pas les seuls motifs de satisfaction ».
Créée en 2013, la société Marcel compte aujourd’hui 32 salariés et est en phase de recrutement. 1 200 chauffeurs conduisent pour elle. Elle revendique une centaine de milliers de clients, 60 % d’entreprises, 40 % de particuliers. Présente en Ile-de-France, elle entend cette année s’implanter en régions.
