logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain de la formation

Insertion : Les écoles de production : une réponse à la pénurie de talents

Sur le terrain de la formation | publié le : 09.04.2018 | Audrey Pelé

Image

Insertion : Les écoles de production : une réponse à la pénurie de talents

Crédit photo Audrey Pelé

Les écoles de production forment des jeunes éloignés du système scolaire à des métiers industriels en manque de main-d’œuvre. Une opportunité pour les sociétés de recruter des profils directement opérationnels à la sortie.

Il existe 25 écoles de production, réparties dans huit régions de France, regroupées au sein de la FNEP (Fédération nationale des écoles de production)*. Spécificité de ces établissements : les élèves – des jeunes entre 15 et 18 ans – y préparent des diplômes (CAP, bac pro ou certifications professionnelles) dans des secteurs pour la plupart en tension (restauration, construction, automobile, métiers du bois, industrie…). Dans le même temps, ils apprennent un métier en atelier en fabriquant des produits ou en proposant des services qui répondent à de véritables commandes clients.

C’est le cas de Frédéric Delporte, 18 ans, élève en BEP MPMI (Métiers de la production mécanique informatisée) à l’école de production Icam de Lille. Il s’occupe de la production des barres de fixation qui servent à accrocher les sièges dans les trains pour l’entreprise Bombardier. « Pour cela, je travaille sur une machine numérique qui va fabriquer la pièce, tout est industrialisé, ce n’est pas de l’artisanat, et je vais ensuite la contrôler », explique le jeune qui se destine, à terme, au métier de tourneur fraiseur.

Des débouchés garantis

L’intérêt pour les entreprises est double. Elles peuvent passer des commandes dans ces écoles et pallier ainsi leur manque de main-d’œuvre, mais aussi y dénicher d’éventuelles recrues en proposant aux élèves un stage ou un contrat à la sortie. « Notre public, ce sont des jeunes éloignés du système scolaire ou en difficulté sociale que l’on va raccrocher à l’emploi par une formation en alternance, précise Juliette Vallée, la directrice de l’école de production Icam de Lille. En général, ce sont les éducateurs ou des professeurs qui les orientent vers notre école. Quand ils arrivent en première année, ils sont jeunes et ne savent pas toujours ce qu’ils veulent faire mais, en rentrant en deuxième année, ils passent un cap de maturité. Ils ont un stage et acquièrent alors un vrai comportement professionnel. »

En s’étant confrontés au monde du travail, ces jeunes connaissent les process et sont opérationnels, si bien qu’à l’issue de leurs études, ils ont des débouchés quasi garantis dans des domaines qui recrutent et pour lesquels ils ont été formés. « Nos élèves n’auront pas de problème pour trouver un boulot, assure Juliette Vallée. Après leurs cursus, certains ont envie d’aller vers un bac pro et même au-delà, autrement la totalité a une proposition d’apprentissage à la fin de l’école ou ils sont embauchés directement dans une entreprise. » C’est le cas pour Frédéric Delporte qui vient de finir un stage dans une PME sur un poste de technicien d’usinage et qui s’est vu proposer d’y rester deux ans en apprentissage. « J’aime le côté concret dans mon travail et je me sens plus confiant pour mon avenir professionnel, du fait notamment de cette proposition, alors que je n’ai même pas mon BEP », s’enthousiasme-t-il.

* La FNEP (Fédération nationale des écoles de production) est un réseau d’établissements privés d’enseignement technique à but non lucratif. Elle est garante du label « école de production ».

Auteur

  • Audrey Pelé