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Entretien : « La situation va encore se tendre avec l’IA »

Le point sur | publié le : 09.04.2018 | L. Z.

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Entretien : « La situation va encore se tendre avec l’IA »

Crédit photo L. Z.

Spécialiste de la Tech au cabinet de chasse de têtes Boyden, Anita Pouplard explique les raisons des difficultés à recruter dans ce secteur et les recettes des entreprises pour desserrer ces contraintes.

Vos clients font-ils état de difficultés à recruter ?

Absolument. Boyden est spécialisé dans la recherche de candidats pour des postes de dirigeant, mais nos clients, dans la Tech, nous font part de difficultés à recruter non seulement à ce niveau, mais à tous les autres. Tous les postes sont tendus. Il manque par exemple des développeurs, des professionnels du marketing, des ingénieurs, etc. Ce qui est clair aujourd’hui, c’est que c’est un marché de candidats, pas d’employeurs.

Comment expliquez-vous cette pénurie ?

Ce n’est pas tant une question de compétences que de nouveaux métiers. Il n’y a pas une grande “profondeur” de marché pour ces talents, le vivier est tout simplement trop petit. Du coup, comme nous ne trouvons pas toujours un candidat dont l’expérience – ou le nombre d’années d’expérience – correspond aux désirs du client, nous élargissons notre recherche. Nous misons sur le potentiel des candidats plus que sur leur expérience. Enfin, face à la pléthore d’offres, nous “chassons”, bien sûr, mais surtout, nous tentons de motiver les candidats potentiels pour qu’ils acceptent de changer d’employeur et nous vérifions qu’ils seront bien en harmonie avec la culture de l’entreprise qu’ils pourraient intégrer.

Voyez-vous la lumière au bout du tunnel ?

La situation va se tendre encore plus avec l’avènement de l’intelligence artificielle, en particulier en France, du fait que de grands groupes comme Apple ou Facebook ont installé des centres de R & D chez nous, pour profiter des avantages, tels que la qualité de nos ingénieurs, leur fidélité, le crédit d’impôt recherche… Cela dit, face à cette difficulté à recruter, les entreprises du secteur réagissent. Elles ont toutes désormais une politique de RH visant à identifier, de façon systématique et professionnalisée, les jeunes talents dans les écoles. De même, elles cherchent à les séduire en installant des bureaux dans Paris intra-muros, par exemple, et en offrant d’autres avantages, qui vont du cuisinier sur place à la conciergerie. C’est plus qu’un baby-foot ! Et enfin, elles misent sur le développement des collaborateurs, pour là aussi détecter les talents et les potentiels d’évolution, vers des métiers de dirigeants par exemple.

Auteur

  • L. Z.