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Insertion : Trouver un business modèle pour le handicap

L’actualité | publié le : 09.04.2018 | L. Z.

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Insertion : Trouver un business modèle pour le handicap

Crédit photo L. Z.

Deux cafés Joyeux, à Rennes et à Paris, emploient des handicapés mentaux. Pour Yann Bucaille, l’initiateur du projet, l’idée, à terme, est de bâtir un réseau d’établissements rentables.

Un nouveau café vient d’ouvrir ses portes près de l’Opéra. Un parmi tant d’autres ? Pas du tout ! L’établissement emploie une vingtaine de personnes, en cuisine et en salle, qui ont toutes une particularité : elles souffrent d’autisme ou de trisomie. L’idée d’ouvrir un tel café, d’abord à Rennes, puis à Paris, et bientôt, si tout va bien, dans d’autres grandes villes de l’Hexagone, vient d’un entrepreneur, Yann Bucaille.

Au-delà de son groupe, Émeraude, spécialisé dans le négoce de matières plastiques, ce Breton s’est toujours intéressé à la solidarité et la responsabilité sociale des entreprises. La Fondation Émeraude, issue du groupe, finance nombre d’opérations en ce sens, dont une association, Émeraude Solidaire, qui œuvre pour l’insertion des personnes exclues. Or un jour, Yann Bucaille remarque parmi ces exclus un jeune autiste qui lui dit être à la recherche d’un emploi. Sachant que 90 % des handicapés mentaux sont sans travail, tant ils ont de difficultés à se faire embaucher, le défi est de taille. Alors autant le prendre à bras-le-corps, et créer les conditions nécessaires au recrutement, se dit le chef d’entreprise. Pour cela, il faut une entreprise. Ce sera dans le secteur de la restauration. Un premier Café Joyeux est lancé en 2017 à Rennes, puis, très récemment, un autre, à Paris. L’objectif est double, voire triple : il s’agit de donner un rôle dans la société à des handicapés mentaux qui peuvent – d’autres expériences le prouvent – travailler à certaines tâches de façon tout à fait satisfaisante, mais aussi de donner confiance à ces personnes, dont l’enthousiasme a souvent été freiné par la condescendance des autres, et enfin, de changer, précisément, le regard des gens vis-à-vis du handicap mental et en l’occurrence des clients qui viendront dans le café.

Mais Yann Bucaille prévient tout de suite : s’il a le désir de créer un vrai réseau de Cafés Joyeux dans l’Hexagone, ce sera à une seule condition, que l’affaire soit rentable. Pour l’heure, c’est la Fondation qui finance.

Auteur

  • L. Z.