Comme redouté cette année, le marché des obligations d’entreprises se tend. Après deux années de volumes d’émission record, les placements se font de plus en plus difficiles. La faute peut-être d’abord à un afflux des opérations présentées sur le marché le mois dernier. Avec notamment la levée de 8 milliards d’euros par Sanofi. Ou encore celle du groupe immobilier allemand Vonovia, à hauteur de 2,1 milliards d’euros. Après des émissions de titres pour 28 milliards d’euros en janvier, et 18,4 milliards d’euros en février, les volumes émis par les entreprises avaient déjà atteint les 36,5 milliards d’euros, mi-mars. Or du côté des investisseurs, l’intérêt pour les obligations d’entreprises est moindre. D’autant que dans le même temps, les rendements des titres de dette souveraine augmentent. Provoquant un effet d’éviction, les investisseurs estiment que le risque pris avec les titres de dette d’entreprises n’est relativement plus assez bien rémunéré. Auquel cas il vaut mieux prêter à un État, qu’à des entreprises même plutôt bien notées. Dès lors, le marché obligataire est à la baisse, avec un recul généralisé des valorisations en cours. Un recul du marché obligataire symptomatique de la conjoncture, ont averti les spécialistes. En période d’accélération de l’activité, les tensions inflationnistes qui menacent et le durcissement des politiques des banques centrales pour les contrer ont pour effet d’augmenter le rendement des obligations d’État. Avec à la clé cet effet d’éviction des émetteurs privés, qui touche même les meilleures signatures, notées A ou AA.