En France, près de neuf employeurs sur dix prévoient de maintenir ou d’augmenter leurs effectifs face à la transformation numérique. C’est ce que révèle l’étude internationale menée par ManpowerGroup.
Interrogées dans le cadre d’une vaste enquête menée par le spécialiste de l’intérim dans 42 pays auprès de 20 000 employeurs, les entreprises françaises semblent optimistes vis-à-vis de la transformation numérique. Ainsi, face à cette mue, quelque 86 % d’entre elles se disent prêtes à maintenir ou à augmenter leurs effectifs pendant les deux ou trois prochaines années.
Parmi les fonctions dans lesquelles les employeurs comptent le plus recruter viennent d’abord les technologies de l’information, avec 14 % des employeurs qui visent de nouvelles embauches dans le but de poursuivre leur transformation numérique. Par ailleurs, si la relation client peut être assortie de robots répondant à des questions, cela n’empêche pas 15 % des employeurs de compter embaucher dans ce secteur. Un bémol, cependant : dans les fonctions de fabrication, les employeurs ont encore du mal à se projeter au-delà des robots dans les usines 4.0. Certes, 24 % disent vouloir augmenter leurs effectifs, mais 19 % souhaitent les réduire.
Dans son ensemble en tout cas, la transformation numérique n’est pas synonyme de réduction des effectifs, souligne ManpowerGroup. Au contraire, « les employeurs cherchent à associer au mieux salariés et technologies », précise le spécialiste de l’intérim. Savoir s’adapter et surfer sur les changements : tels seront les atouts que devront posséder les salariés à l’avenir. Conséquence, les compétences humaines – celles qui permettent de bien communiquer, de collaborer avec le reste de l’équipe, d’être créatif et de faire preuve d’empathie, en particulier dans le management – seront essentielles. Pourquoi ? « Parce que ces soft skills permettent de faire un meilleur usage des technologies », répond ManpowerGroup. Mais ce sont aussi celles qui sont les plus difficiles à trouver…
Enfin, prévient Alain Roumilhac, président de ManpowerGroup, les entreprises ont intérêt à investir dans la formation pour aider leurs salariés à passer le cap de la révolution numérique. En cas contraire, c’est toute la société qui pourrait se retrouver coupée en deux, avec d’un côté ceux qui ont les compétences technologiques et de l’autre, ceux qui ne les ont pas acquises. De quoi créer bien des tensions…
