Dans cet essai qui vient de sortir en poche, Jean Staune, enseignant en MBA, interroge l’avenir de l’entreprise et la société. Une réflexion de haute volée, qui emprunte autant à l’économie qu’à la physique ou à la philosophie, dans un style très accessible. L’auteur est certain que l’heure du big bang a sonné : « Nous traversons une révolution sociétale, technologique, économique et managériale sans précédent », affirme-t-il. Analysant ces mutations, il pose les jalons d’une nouvelle économie dans une ère post-capitaliste. L’entreprise du futur ? Face à l’évolution rapide d’internet, « les relais de croissance ne seront plus dans la fabrication ni même dans les services mais sur l’économie de la connaissance », prophétise Jean Staune. Le défi serait donc « d’organiser un savoir toujours plus étendu pour développer sa productivité ». Une vision qui favoriserait certains cadres, l’auteur estimant qu’il va falloir s’occuper des ouvriers, « dont les emplois ou les salaires devraient baisser avec l’automatisation ». Pour l’enseignant, il deviendra impossible de faire l’impasse sur le défi de l’écologie planétaire, plaidant pour le développement du microcrédit ou des sociétés de commerce équitable. Idem pour les entreprises classiques : la RSE impliquant les fournisseurs et les partenaires locaux deviendra une clé de voûte des entreprises, assure-t-il. Si Jean Staun est parfois moralisateur, son livre offre une vaste réflexion érudite, souvent convaincante.