La fracture s’intensifie. Le baromètre réalisé par Viavoice, présenté lors du 18^e congrès de la CGT des Ingénieurs, cadres et techniciens (Ugit-CGT), du 20 au 23 mars à Perpignan, met en évidence des relations de plus en plus dégradées entre les cadres et leurs directions. L’ensemble des indicateurs sont au rouge : 62 % des cadres considèrent que leur charge de travail a augmenté. Ils sont 46 % à déclarer faire plus de 45 heures par semaine et 60 % affirment travailler durant leurs jours de repos sans compensation salariale ; 59 % des répondants estiment, en effet, leur rémunération en décalage avec leur temps de travail (+ 11 points depuis 2015) et loin d’être à la hauteur de leur investissement (53 %). Sur ce point, l’insatisfaction des femmes est encore plus importante que celle des hommes. L’enquête fait ressortir un manque de reconnaissance du management : 62 % des cadres disent ne pas être associés aux choix stratégiques et 54 % d’entre eux que les choix ou pratiques de leur organisation entrent régulièrement en contradiction avec leur éthique professionnelle. Concernant les négociations en cours sur l’encadrement, 44 % des répondants souhaitent une définition qui ne se limite pas aux seuls encadrants mais intègre aussi les experts et souhaitent que de nouveaux droits soient associés au statut cadre : 90 % exigent un droit de refus et d’alerte permettant de faire primer leur éthique professionnelle, 89 % un droit effectif à la déconnexion et 94 % souhaitent l’égalité professionnelle femmes-hommes en matière de déroulement de carrière et de rémunération.