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Le fait de la semaine

Débat : Faut-il une charte éthique pour la fonction RH ?

Le fait de la semaine | publié le : 19.03.2018 | Nathalie Tran

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Débat : Faut-il une charte éthique pour la fonction RH ?

Crédit photo Nathalie Tran

Pour lutter contre le RHBashing, certains professionnels préconisent l’institution d’une charte qui servirait de cadre à l’exercice de leurs responsabilités et ferait office d’outil de communication vis-à-vis de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise. Une proposition qui ne fait pas l’unanimité.

Le sujet refait surface. Pour se prémunir contre les pratiques illégales de certaines entreprises et les comportements déviants de DRH qui, même s’ils sont minoritaires, entachent la profession, un certain nombre de professionnels souhaitent pouvoir se prévaloir d’un code de bonne conduite définissant des valeurs communes, auxquelles toute entreprise adhérente pourrait se référer dans leur prise de décisions. Depuis quelques années, plusieurs acteurs RH ont d’ores et déjà réfléchi à l’élaboration d’une charte. C’est notamment le cas de Christian Sanchez, directeur du développement social chez LVMH, et de François Gueuze, représentant du collectif Reconquête RH et ancien DRH. « Nous avons travaillé avec plusieurs associations à son élaboration. Puis sollicité la communauté RH sur les réseaux sociaux. Ce sont en définitive plus de 2 500 professionnels RH qui ont ainsi participé directement à la création d’une charte éthique », explique ce dernier.

Pas de réel garde-fou

L’initiative ne rallie toutefois pas l’ensemble de la profession. « Non à une charte des DRH, nous n’en avons pas besoin », twittait Nathalie Ferrucci, responsable développement RH de Côte d’Azur Habitat, trésorière nationale de l’ANDRH, après la diffusion du témoignage de Didier Bille dans l’émission Envoyé Spécial, estimant ne pas avoir besoin d’un guide pour exercer sa fonction de manière éthique. D’autres, comme Christophe Laval, président du cabinet VPHR, s’ils considèrent que « la charte est un bon outil », pensent néanmoins qu’elle n’est pas suffisamment contraignante pour éviter les comportements douteux. Seul un code de déontologie tel qu’il en existe au Québec (lire p. 6) pourrait, selon lui, constituer un réel garde-fou.

Création d’un guide de bonnes pratiques, comme l’envisageait le Cercle des DRH, charte ou code de déontologie ou pas ? Le débat reste ouvert. Les chiffres sont toutefois inquiétants : 46 % des DRH déclaraient, lors de la dernière « Radioscopie des DRH », réalisée par la Cegos en 2016, qu’ils leur arrivent d’agir contre leur éthique et leurs valeurs. En parallèle, lorsque l’on interroge les salariés sur la fonction RH, 56 % d’entre eux (+ 19 points en deux ans) estiment que le facteur humain est insuffisamment pris en compte par leur DRH et 42 % (+ 16 points) pointent leur manque de transparence.

Auteur

  • Nathalie Tran